Pénurie de talents : où sont les ouvriers qualifiés ?

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Un employeur belge sur quatre éprouve des difficultés à trouver du personnel qualifié, contre un sur trois l’an dernier. Les tensions sur le marché du travail persistent à l’échelle mondiale… même si les employeurs semblent moins s’en soucier, indique la dernière enquête de Manpower.

Un employeur sur quatre en Belgique et dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) éprouve des difficultés à remplir ses postes vacants, contre un sur trois dans le monde, conclut encore Manpower. Fait nouveau : “Les employeurs semblent s’habituer à vivre avec ces pénuries chroniques de talents, en cherchant des solutions à court terme.”

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 34 % interrogés fin janvier par Manpower éprouvent des difficultés à trouver du personnel qualifié, un montant qui reste stable par rapport à l’an dernier. Les résultats de l’enquête montrent que la crise des talents est plus forte sur le continent asiatique (45 %) et américain (41 %) que dans la région EMEA (25 %).

Globalement, les pays les plus touchés sont le Japon (81 %), le Brésil (71 %), la Bulgarie (51 %), l’Australie (50 %), les Etats-Unis (49 %) et l’Inde (48 %). En Europe, les employeurs doivent aussi faire face au problème que ce soit en Allemagne (42 %), en Pologne (37 %), en France (29 %) et dans une moindre mesure en Italie (14 %), au Royaume-Uni (11 %) en Espagne (9 %) et aux Pays-Bas (7 %).

La Belgique améliore sa position dans le classement mondial

Au niveau européen, notre pays se trouve à la 11e place sur 21. Néanmoins, 27 % des 750 employeurs sondés par le spécialiste RH ne trouvent pas les profils qu’ils recherchent, alors qu’ils étaient 36 % à s’en plaindre l’an dernier. Les raisons invoquées par les employeurs ? Manque de candidats disponibles (43 %), manque d’expérience (27 %), manque de compétences (15 %).

Les difficultés de recrutement sont plus marquées en Wallonie où 32 % des employeurs ne trouvent pas les profils recherchés, un chiffre nettement supérieur à leurs collègues de Flandre (25 %) ou de Bruxelles (24 %).

Le ranking de notre pays évolue donc positivement, mais est-ce le signe d’une réelle amélioration ? “Les entreprises engagent moins et/ou reportent leurs nouveaux recrutements pour réduire leurs coûts et s’adapter à l’évolution du développement de leurs affaires, analyse Philippe Lacroix, managing director de Manpower Belgique-Luxembourg. Cette situation devient progressivement la nouvelle normalité – la croissance des entreprises est moins forte et les employeurs s’habituent à faire plus avec moins. Le fait qu’il n’y ait pas suffisamment de talents qualifiés disponibles est donc considéré comme un problème moins urgent. Le défi reste néanmoins important avec un employeur sur quatre qui rencontre des difficultés de recrutement.”

Les ouvriers qualifiés en tête des fonctions critiques

Tout comme en 2010, les ouvriers qualifiés (soudeurs, électriciens, maçons, etc.) arrivent sans surprise à la 1ère place du classement en Belgique, devant les ingénieurs et les techniciens (maintenance, production, etc.). Viennent ensuite les ouvriers non qualifiés, les assistant(e)s (de direction) et le personnel administratif.

Les ingénieurs font leur apparition dans le classement 2012. “Cela n’est pas étonnant quand on sait que trop peu de jeunes s’orientent vers les études d’ingénieurs et que les étudiants de dernière année font l’objet de toutes les convoitises des recruteurs”, précise Manpower.

Les médecins et les professionnels des soins de santé font leur entrée à la 6e place, les infirmier(e)s descendant à la 8e place. “Cela s’explique par l’envol de ce secteur en raison du vieillissement de la population et de l’allongement de la durée de vie.”

Autres nouveaux venus : les conducteurs de machine (9e) et les profils commerciaux (10e), “des profils traditionnellement difficiles à trouver”. Les chauffeurs (poids lourd ou chariot élévateur) descendent à la 7e place (l’an dernier, ils étaient en 4e position).

En revanche, les collaborateurs IT et le personnel comptable et financier ne figurent plus dans la liste 2012, où ils occupaient respectivement les 7e et 9e places en 2011.

Trends.be

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