Opel : “Joëlle Milquet ne devrait pas jouer à cache-cache !”

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Les ouvriers de l’usine Opel d’Anvers pourraient partir à la prépension à 50 ans en cas de fermeture : le ministre de l’Emploi demande en urgence l’avis du gouvernement flamand… qui ne comprend pas pourquoi on lui pose cette question.

Les ouvriers de l’usine Opel d’Anvers pourront partir à la prépension à 50 ans à la fin de l’année en cas d’éventuelle fermeture. La commission des prépensions a rendu un avis positif à ce sujet. Joëlle Milquet, ministre (cdH) de l’Emploi, souhaite l’entériner au plus tard jeudi, rapportent mardi la Gazet van Antwerpen et Het Belang van Limburg sur base d’une lettre envoyée vendredi dernier par le cabinet Milquet au ministre-président flamand Kris Peeters (CD&V).

Bien que les prépensions constituent une matière fédérale, Joëlle Milquet demande en urgence l’avis du gouvernement flamand sur une baisse de l’âge de la prépension. Après les remous sur le plan social chez Carrefour, Joëlle Milquet n’a clairement pas l’intention de prendre seule la responsabilité de cette décision politique sensible.

Kris Peeters, qui a pris l’initiative ces derniers mois dans le dossier Opel, a écarté la proposition : “Joëlle Milquet ne devrait pas jouer à cache-cache. Les prépensions sont une compétence du gouvernement fédéral !”

Entre-temps, l’impatience grandit au sein des syndicats d’Opel Anvers. “La commission a rendu un avis le 2 juillet déjà, je ne comprends pas ces lenteurs”, a déclaré Eddy De Decker, secrétaire de la CSC. Au total, 641 des 2.600 ouvriers d’Opel Anvers entrent en ligne de compte pour les prépensions. Quelque 300 d’entre eux ont entre 50 et 52 ans.

Prépensions chez Opel : le patronat flamand exprime son mécontentement

Les organisations patronales flamandes Voka et Unizo sont mécontentes de la décision de la ministre de l’Emploi d’accorder la prépension à 50 ans aux ouvriers d’Opel touchés par la restructuration de l’entreprise. “Cette solution de facilité nuit aux travailleurs, aux entreprises qui disposent d’emplois vacants et à la communauté qui prend en charge ces coûts”, a réagi Karel Van Eetvelt (Unizo).

Dans la foulée, le patronat du nord du pays a rappelé que, pour lui, il est nécessaire de travailler plus longtemps afin de faire face au coût du vieillissement de la population : “La prépension à 50 ans, dans ce contexte, n’est pas un bon signal !”, a pour sa part estimé Peter Leyman (Voka).

Le patronat flamand appelle le prochain gouvernement à revoir en profondeur le système des prépensions et à remettre au travail les plus de 50 ans.

Prépensions chez Opel : “Si le prochain gouvernement ne fait rien, c’est comme si on s’enfonçait la tête dans le sable !” (FEB)

Tout comme le patronat flamand, la Fédération des entreprises de Belgique a elle aussi fait part de son mécontentement face à la décision de la ministre de l’Emploi : “La base sociale du système des prépensions est en train de vaciller fortement !, a prévenu Pieter Timmermans, directeur général de la FEB. Si le prochain gouvernement ne fait rien, c’est comme si on s’enfonçait la tête dans le sable.”

La FEB a par ailleurs pointé le problème de la disponibilité des prépensionnés pour le marché du travail : “En théorie, ils restent disponibles, mais en pratique, l’Onem ne contrôle plus les plus de 50 ans. Il faut que la politique menée soit cohérente.”

Prépensions chez Opel : “En Belgique, perdre son emploi à un âge avancé équivaut à une sortie définitive du circuit du travail” (SNI)

Le Syndicat neutre pour indépendants s’est pour sa part interrogé sur le nombre de prépensionnés d’Opel qui se retrouveront à nouveau sur le marché du travail : “En Belgique, perdre son emploi à un âge avancé équivaut à une sortie définitive du circuit du travail”, a regretté le SNI.

Prépensions chez Opel : l’absence d’avis du gouvernement flamand reviendra à un avis positif (Milquet)

Le cabinet de la ministre de l’Emploi a tenu à souligner, mardi après-midi, qu’il n’y avait pas encore de décision sur les prépensions à 50 ans pour les travailleurs d’Opel en cas de fermeture de l’usine d’Anvers. Elle attend toujours l’avis du gouvernement flamand.

Si le gouvernement flamand n’a pas rendu son avis jeudi, Joëlle Milquet interprétera cette absence de réaction comme un avis positif, note-t-on encore au cabinet de la ministre. Le gouvernement flamand continue pour sa part à souligner que les prépensions sont une compétence fédérale… Au cabinet de la ministre, on insiste aussi sur le fait que la décision ne doit pas nécessairement tomber d’ici jeudi.

Trends.be, avec Belga

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