“Olivier Strelli ne disparaît pas”

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Olivier Israël, fils du fondateur de la marque Olivier Strelli, ne veut pas croire à la fin de l’aventure du label de son père et décide de racheter le nom pour mieux relancer le prêt-à-porter à moyen terme.

Le verdict est tombé : la société Nissim SA, propriétaire de la marque de prêt-à-porter Olivier Strelli, dépose le bilan avec, au final, la fermeture de 22 boutiques et le licenciement d’une cinquantaine d’employés. L’épilogue était prévisible puisque, le mois dernier, la société avait sollicité le Tribunal de Commerce de Bruxelles pour un transfert d’entreprise sous autorité de justice. Objectif : trouver un repreneur avant le 24 juillet dans l’espoir de sauver la marque et, surtout, de maintenir l’activité. Mais voilà, un seul candidat a montré son intérêt avec une offre de reprise jugée nettement insuffisante par Olivier Israël, administrateur délégué de Nissim SA et fils de Nissim Israël (le fondateur de la marque Olivier Strelli), qui a donc décidé de déposer le bilan.

Triste sort pour un label qui a pourtant donné ses toutes premières lettres de noblesse à la mode belge dans les années 1980, bien avant l’éclosion de la fameuse bande des Six d’Anvers. Fondée en 1975, la marque Olivier Strelli avait réussi à s’imposer progressivement sur la scène belge et internationale, allant même jusqu’à habiller des stars comme Mick Jagger pour la tournée des Rolling Stones en 1997 ou encore l’équipe française de football en 2004.

Descente aux enfers

En 2008, alors que le chiffre d’affaires de la société pour l’année précédente était encore de 14 millions d’euros (avec un bénéfice net de 156.000 euros), le créateur Nissim Israël décidait de vendre 80% du capital de son entreprise au groupe français EverCapital, cédant le solde et la barre à son fils Olivier et à son bras droit Jacky Franco qui devenaient tous deux administrateurs de Nissim SA.

L’idée était de continuer à développer la marque à l’international, mais la crise et les choix stratégiques du nouvel actionnaire majoritaire en ont décidé autrement. Affichant un chiffre d’affaires raboté à 9,6 millions d’euros en 2010 avec, cette fois, une perte de 1,3 million d’euros pour cet exercice, la société n’a cessé de s’empêtrer dans les problèmes financiers, obligeant les dirigeants à opter aujourd’hui pour le dépôt de bilan.

“Je ne peux que déplorer la mauvaise gestion mise en place par EverCapital, regrette amèrement Olivier Israël. Certes, la société Nissim SA va cesser ses activités et il n’y aura plus, provisoirement, de collections de prêt-à-porter, mais le nom Olivier Strelli ne disparaît pas. Car l’objectif est de continuer à développer les licences autour de la marque qui n’ont rien à voir avec Nissim SA.”

Des défilés en 2015 ?

Concrètement, il y a aura donc toujours des collections de chaussures, de montres, de draps de lit et de serviettes de bain griffées Olivier Strelli. Et aussi les fameuses écharpes de couleur dont Olivier Israël gère lui-même la licence à travers sa propre société baptisée S2J. “L’idée est d’étendre la gamme à des foulards et de continuer à soutenir activement toutes les licences, voire même à en créer de nouvelles, conclut le fils du fondateur. Et j’espère d’ailleurs relancer à terme, dans deux ou trois ans peut-être, les collections de prêt-à-porter après avoir racheté la marque. Car Olivier Strelli dispose d’un potentiel et d’un capital sympathie qui mérite d’être exploité.” Croisons les doigts pour qu’il y ait donc à nouveau des défilés à l’horizon 2015…

Frédéric Brébant

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