Nissan va acquérir 34% de Mitsubishi Motors pour 1,9 milliard d’euros

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Le constructeur automobile japonais Nissan va acquérir, via une augmentation de capital, 34% de son compatriote Mitsubishi Motors qui se débat dans un scandale de fraude, selon des documents officiels publiés jeudi.

Dans des notices transmises à l’Agence des services financiers (FSA) et consultées par l’AFP, Mitsubishi Motors explique qu’il va émettre à l’intention de Nissan 506,6 millions d’actions ordinaires au prix de 468,52 yens l’unité, soit un montant total de 237,36 milliards de yens (1,9 milliard d’euros).

L’action Mitsusbishi Motors valait 495 yens mercredi, juste avant les informations de presse faisant état de discussions entre les deux groupes. Elle a bondi de 16,16% jeudi à 575 yens quand ils ont confirmé des pourparlers.

L’accord scellant la prise de participation par Nissan devrait être signé d’ici au 25 mai, pour une transaction qu doit être rendue effective en octobre.

Avec cette opération, Nissan Motor va devenir le plus important actionnaire de Mitsubishi Motors Corporation (MMC), devant le groupe Mitsubishi Heavy Industries, qui détient 20% des actions.

Une conférence de presse conjointe doit se tenir dans l’après-midi à Yokohama (banlieue de Tokyo).

Les deux groupes sont déjà partenaires: Nissan fournit des berlines à MMC, qui fabrique de son côté des mini-véhicules pour Nissan. C’est d’ailleurs ce dernier qui a découvert des irrégularités concernant la mesure de consommation de carburant de ces voitures de petit gabarit, populaires au Japon.

Mitsubishi Motors avait d’abord, le 20 avril, fait part de manipulations de données sur quatre modèles pour embellir leurs performances énergétiques. Il a ensuite reconnu avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans, les “suspicions” portant sur plusieurs modèles, dont neuf toujours en vente.

Depuis ces révélations, les commandes de Mitsubishi Motors ont plongé dans l’archipel, de même que l’action – qui s’est effondrée de plus de 40% -, suscitant des inquiétudes sur l’avenir du groupe, un des plus petits constructeurs japonais avec seulement un million de véhicules vendus par an. Mercredi, ses dirigeants avaient assuré pouvoir gérer la crise sans avoir à recourir à l’aide des sociétés de la galaxie Mitsubishi, qui étaient venues à sa rescousse lors d’une précédente affaire.

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