Les Oscars de l’influence, des récompenses pour un vrai métier

La " famille " des influenceurs primés le mois dernier à Monaco avec, au centre, le duo Lolita Abraham et Pauline Ducruet, co-organisatrices de l'événement. © PG

La première édition des Influencer Awards s’est déroulée à Monaco il y a quatre semaines à peine. A la barre de cet événement dédié au marketing d’influence, la Belge Lolita Abraham entend donner aux Instagrameuses et autres YouTubeurs la place qu’ils méritent.

C’est un petit bout de femme pétillante et déterminée, mais déjà une grande entrepreneuse qui, pour un coup d’essai, a signé un coup de maître. A 33 ans, la Belge Lolita Abraham a en effet réussi à imposer une manifestation inédite dans une sphère qui regorge pourtant d’événements festifs et de récompenses en tous genres. Le mois dernier, elle a lancé la toute première édition des Influencer Awards à Monaco, épaulée par une équipe de trois personnes dont Pauline Ducruet, fille de la princesse Stéphanie de Monaco et amie proche de Lolita Abraham.

” C’est assez étonnant, mais jusqu’à notre événement, personne n’avait encore organisé de rassemblement d’influenceurs toutes catégories, venus du monde entier et réunis en un même endroit pour recevoir des prix, explique la jeune entrepreneuse belge. Comme les Oscars pour le cinéma, j’ai eu l’idée d’organiser les Influencer Awards pour récompenser les meilleurs influenceurs de l’année grâce à un jury composé de professionnels qui a remis une vingtaine de prix. ”

Réunir la “famille”

Présidente du jury et ambassadrice de l’événement, Pauline Ducruet a facilité l’ouverture de quelques portes pour l’organisation des premiers Influencer Awards à Monaco et contribué aussi à la résonance médiatique de ces récompenses inédites. Mais au-delà du glamour et des paillettes monégasques, c’est surtout la pertinence d’une telle manifestation qu’il a fallu défendre et promouvoir.

” Certains pensaient que les influenceurs allaient snober ce genre de prix, mais ceux-ci étaient en fait ravis et flattés de participer à l’événement, enchaîne Lolita Abraham. La raison est simple : les influenceurs se connaissent tous par écran interposé, mais ils ne se rencontrent que très rarement dans la vraie vie. Les Influencer Awards leur donnent donc l’opportunité de se côtoyer physiquement et d’être partie prenante d’une communauté bien au-delà du virtuel, je dirais même d’une famille, l’espace d’un week-end. ”

Rajeunir le Rocher

Organisés du 5 au 7 octobre dernier, les premiers Influencer Awards ont réuni 150 influenceurs venus du monde entier et autant d’invités triés sur le volet à l’hôtel Méridien Beach Plaza de Monaco. Si Lolita Abraham esquive aujourd’hui toute question sur le budget de la manifestation, elle reconnaît en revanche que l’événement a reçu le soutien de nombreux partenaires, à commencer par Visit Monaco – l’office du tourisme de la Principauté – et Monte-Carlo Société des Bains de Mer, une compagnie contrôlée par l’Etat monégasque, active dans les casinos et l’hôtellerie de luxe. Mondialement connue, Monaco est réputée pour son Grand Prix automobile et ses histoires princières qui font la une de la presse people depuis des décennies, mais l’idée de donner une image plus jeune au Rocher avec l’organisation d’un événement connecté au quotidien des millennials a évidemment contribué au lancement des Influencer Awards.

La manifestation est-elle rentable pour autant ? ” Nous n’avons pas organisé cet événement pour gagner de l’argent, répond Lolita Abraham. Le but de cette première édition est plutôt de créer quelque chose de nouveau qui parle à notre génération et qui rassemble les grands influenceurs de la planète pour récompenser les meilleurs d’entre eux. Toutes ces personnalités ont une communauté de fans qui les suivent de près et qui assistent également, par leur intermédiaire, à l’événement et redécouvrent ainsi Monaco. ”

Le business dans le sang

Entrepreneuse dans l’âme, la jeune Belge se compare volontiers à Obélix, non pas pour le physique – on s’en doute ! – mais bien pour cette propension naturelle à se lancer dans les affaires. ” Je suis tombée dans la marmite du business quand j’étais petite “, s’exclame-t-elle avec un large sourire. Son père, il est vrai, n’est autre que Patrick Abraham, fondateur de la marque de vêtements pour enfants Kid Cool – très en vogue à la charnière des années 1980-1990 – et sa soeur Debora est aujourd’hui la patronne de deux grands restaurants bruxellois, L’Ecailler du Palais Royal et La Maison du Cygne qui a rouvert ses portes il y a quelques semaines à peine.

” Je suis née en 1985 et j’ai grandi dans cet univers de mode grâce à mes parents, se souvient Lolita Abraham. J’ai participé très jeune aux discussions familiales sur les collections et les stratégies. Il y a 10 ans, j’ai déménagé en Chine et j’ai lancé ma propre marque de vêtements. J’ai aussi démarré mon blog de mode dans la foulée, mais je suis finalement revenue en Europe pour m’installer à Monaco où vivait déjà mon mari. Et c’est là que j’ai eu la révélation de lancer ces Influencer Awards parce que, avec mon blog, je me suis rendue compte que l’on pouvait être aussi, dans la vie active, un influenceur professionnel. Il s’agit d’un vrai métier. ”

Les Oscars de l'influence, des récompenses pour un vrai métier

Une vraie reconnaissance

Gratifier les personnalités les plus créatives et les plus influentes des réseaux sociaux, tel est donc le nouveau credo des organisateurs des Influencer Awards. Ces prix sont-ils pour autant pris au sérieux par les intéressés ? Vainqueur de la catégorie Philanthropie & Green, Jonathan Kubben Quiñonez – mieux connu sous le nom de @momimfine sur les réseaux sociaux – confirme l’intérêt et la nécessité de ces récompenses. A 29 ans, ce Belge est aujourd’hui suivi par plus de 330.000 personnes sur Instagram pour ses photos prises tout autour du globe où il brandit simplement une pancarte avec la phrase ” Mom, I’m fine ” (” Maman, je vais bien “) dans des décors de rêve. A priori potache, ce concept est devenu une vraie machine commerciale en deux années à peine, où les marques s’invitent discrètement dans les visuels de Jonathan. Influenceur professionnel, le jeune homme vit aujourd’hui de ses voyages sponsorisés et a développé, en parallèle, de vrais projets humanitaires grâce à sa notoriété acquise sur les réseaux sociaux, ce qui lui a valu ce prix aux premiers Influencer Awards.

” Pour moi, ce genre d’événement est ultra-important car il s’agit d’une reconnaissance de notre travail d’influenceur, réagit l’animateur du compte @momimfine. Cela crédibilise notre milieu. Personnellement, j’ai été très heureux de recevoir ce prix car il a également agi comme une caisse de résonance. Grâce aux Influencer Awards, j’ai été approché par l’Unicef et aussi par d’autres marques pour de futures collaborations. ”

Clap deuxième !

Satisfaite des premiers Influencer Awards, Lolita Abraham travaille aujourd’hui sur la deuxième édition de son rendez-vous international déjà programmé à la date du 6 octobre 2019. Pour mieux structurer cet événement qui se tiendra toujours à Monaco, la jeune entrepreneuse belge compte cette fois organiser en amont de manifestations plus ” locales ” (aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Asie, etc.) qui permettront de faire un premier tri dans la longue liste des candidats potentiels aux récompenses en jeu. ” On sera un peu dans l’esprit de Miss Monde avec une présélection par zone géographique, sourit Lolita Abraham. Cela nous permettra non seulement de lancer la procédure de recrutement beaucoup plus tôt, mais de donner aussi plus de retentissement à l’événement. ”

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