Les offres pour les derniers numéros de Charlie Hebdo fleurissent sur le web

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Alors que Charlie Hebdo sortira mercredi prochain à un million d’exemplaires, les offres de vente du dernier exemplaire du journal satirique, introuvable en kiosque dès mercredi, fleurissaient jeudi sur internet. Parfois à des tarifs astronomiques. Mais la réalité est autre: avant l’attentat, l’hebdomadaire était au bord de la faillite.

Tiré à 60.000 exemplaires et épuisé dans la foulée de l’attentat qui a frappé la rédaction de l’hebdomadaire, le n°1177 avec “les prédictions du mage Houellebecq en couverture faisait à la mi-journée l’objet de près de 50 offres sur eBay, où il était proposé pour “achat immédiat” à 650, voire 1.000 euros. Des enchères dépassaient même 10.000 euros en quelques heures, sans qu’il soit cependant garanti qu’elles se concrétisent. “Rare, dernier journal Charlie Hebdo”, dit une annonce. Outre le dernier numéro, d’autres vendeurs proposaient des exemplaires d’autres moments forts dans la vie du journal, comme le numéro spécial de novembre 2011 quand le titre avait été rebaptisé “Charia Hebdo”.

Mercredi prochain, Charlie Hebdo sortira, a déclaré jeudi son avocat, Richard Malka. Il sera tiré à un million d’exemplaires, contre 60.000 habituellement, et comptera huit pages au lieu de seize. Le journal a notamment reçu des aides de Google (250.000 euros), du fond “Presse et pluralisme” (250.000 euros), ainsi que des groupes Canal+ et Le Monde. Sa rédaction sera hébergée par Libération, a précisé M. Malka, au sortir d’une réunion avec l’équipe restante du journal. Depuis l’attentat, le journal a reçu de multiples propositions de soutien, sous forme d’aide financière, d’abonnements ou d’appui matériel. Les appels à s’abonner à l’hebdomadaire se multiplient sur le web.

Du côté citoyen, des appels au crowdfunding, ou financement participatif, ont également été lancés jeudi en soutien au journal satirique. “Les sommes récoltées seront entièrement reversées au journal en vue de sa reconstruction. (…) Quelle que soit la somme récoltée, elle sera précieuse pour la continuité des activités de Charlie Hebdo”, peut-on lire sur une page de crowdfunding.

Avant l’attentat, Charlie Hebdo était au bord de la faillite et craignait de disparaître, faute de ventes suffisantes. Le journal ne se vendait qu’à 30.000 exemplaires, la moitié de son tirage, alors qu’il avait besoin d’atteindre les 35.000 pour être à l’équilibre, avait expliqué Charb, son rédacteur en chef, assassiné mercredi. Il avait lancé un appel aux dons en novembre, mais n’avait recueilli que quelques dizaines de milliers d’euros en fin d’année, alors qu’il visait un million.

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