Les femmes “variables d’ajustement” dans l’équilibre des vies privée et professionnelle

Les conséquences de la crise sanitaire sur l’emploi des femmes sont variées, tant leur situation sur le marché du travail est devenue complexe. Mais les femmes ont davantage de risque de perdre leur emploi que lors de la crise financière et elles apparaissent comme les principales variables d’ajustement dans la conciliation des vies privée et professionnelle, selon une analyse de la Banque nationale de Belgique (BNB).

L’incidence globale sur l’emploi des femmes de la crise actuelle est difficile à estimer pour l’instant, reconnaît la BNB. Les femmes sont en effet sur-représentées dans des secteurs (soins de santé, enseignement, commerces, services…) qui ont été diversement touchés par la crise.

Au niveau du chômage temporaire, on constate une part plus importante d’hommes parmi les bénéficiaires alors que la hausse du chômage est également plus marquée pour les hommes (+5%) que pour les femmes (+2%). “Cela étant, comparativement à la crise économique et financière, leur contribution à la hausse du chômage est plus importante dans le cadre de la crise sanitaire. Alors que les femmes ne comptaient que pour 22% de la hausse des demandeurs d’emploi enregistrée en 2009; elles participent à hauteur de 35% à l’augmentation observée depuis le début de la crise sanitaire”, relève la BNB dans une analyse publiée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.

Les femmes sont de plus en plus actives sur le marché du travail et pourtant, l’essentiel des tâches domestiques repose toujours sur elles. La crise sanitaire a amplifié ce déséquilibre dans le partage des rôles, les femmes ayant assumé la majeure partie du surcroit de tâches, notamment la garde d’enfants, en raison de la fermeture des écoles et des crèches lors du premier confinement. Cela se reflète, selon la BNB, dans les données de l’Onem sur les congés parentaux corona pour lesquels on dénombrait 71% de femmes.

La généralisation du télétravail pourrait néanmoins aider les femmes à concilier plus facilement carrière et parentalité, en leur évitant de devoir opter pour une réduction de leur temps de travail.

“Cette brève revue des conséquences de la crise sanitaire sur l’emploi féminin montre à quel point la situation des femmes sur le marché du travail est complexe. Elle nécessite des recherches approfondies notamment sur la nature des emplois qu’elles occupent mais aussi sur la conciliation de la vie professionnelle et de la vie privée, tant il apparaît que ce sont d’abord elles qui en sont les variables d’ajustement”, conclut la Banque nationale, qui annonce qu’elle va entreprendre, afin de contribuer au débat, une étude de “L’effet de la parentalité sur les carrières des femmes et des hommes”. Les résultats de cette étude seront publiés en décembre 2021.

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