Les entreprises poursuivront leurs investissements malgré une crainte de tassement de la croissance au 1er semestre

Pieter Timmermans. © belgaimage

La croissance observée l’an dernier va perdre de son élan lors du premier semestre de 2022, estiment les entreprises sondées début novembre par la FEB. Cette baisse de l’optimisme est indissociable de l’explosion des coûts que de nombreuses entreprises ont subie et vont encore subir, souligne vendredi la Fédération des entreprises de Belgique.

Concernant les perspectives économiques dans six mois, il y a moins de secteurs anticipant une hausse d’activité: alors qu’ils étaient cinq en mai, ils ne sont désormais plus que trois (l’intérim, les TIC et la construction), parmi lesquels on ne retrouve plus aucun secteur industriel. Plus de 40% des secteurs de la FEB s’attendent même à une détérioration du climat économique (contre 25% en mai).

Le niveau d’avant-crise semble avoir été retrouvé au troisième trimestre de 2021, la croissance serait dès lors de 5,4% en 2021. Mais elle faiblirait assez fortement, jusqu’à 2,2% en 2022.

Malgré ces prévisions un peu ternes, les entreprises semblent déterminer à poursuivre leurs investissements. “Cela reste une nécessité absolue dans la Belgique actuelle”, explique Edward Roosens, directeur économique de la FEB. Plus de 50% des répondants comptent augmenter leurs investissements dans les six prochains mois, contre 15% en mai. Des moyens seront consacrés notamment à la technologie, la numérisation et au verdissement de la production, selon M. Roosens.

En matière d’emplois, les sociétés ne s’attendent pas à de grands bouleversements à moyen terme.

Compétitivité est en danger

Les entreprises sont par contre confrontées à une explosion des coûts, enchaîne Edward Roosens. En plus de la flambée des prix énergétiques et des prix d’autres matières premières, les entreprises vont faire face dans les mois qui viennent à une forte augmentation des coûts salariaux. L’accélération de l’inflation va provoquer, via le mécanisme d’indexation automatique des salaires, une hausse immédiate des coûts salariaux. La FEB entrevoit un dérapage de 2 à 3%, en sus d’un handicap absolu de 10 à 11%. “Cela va mettre en péril la compétitivité et la rentabilité de nos entreprises.”

“La compétitivité est en danger dans ce pays”, a martelé le patron de la FEB, Pieter Timmermans. Les sociétés belges risquent d’accuser le coup vis-à-vis des entreprises des pays voisins. “Cela ne restera pas sans conséquence pour nos parts de marché à l’exportation”, avertit la FEB. Un assouplissement de la loi de 1996 sur la norme salariale serait “une erreur stratégique”, selon l’administrateur délégué.

“Nous devons éviter que la Belgique devienne le malade de l’Europe. Nous sommes maintenant dans une phase où il faut passer à l’action”, ajoute M. Timmermans. La FEB propose la suppression, le blocage temporaire ou une réforme structurelle de l’indexation automatique des salaires.

L’incertitude autour de la situation sanitaire pèse aussi sur l’enthousiasme des patrons.

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