Les actionnaires d’Uniper ont approuvé la nationalisation du groupe

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Les actionnaires du géant gazier Uniper, réunis en Assemblée générale extraordinaire, ont approuvé lundi la nationalisation par l’Etat allemand du groupe, asphyxié par la fin des livraisons russes.

“Les actionnaires d’Uniper ont approuvé à une large majorité les mesures de capital proposées”, a indiqué le groupe dans un communiqué.

L’issue de ce vote n’était qu’une formalité. L’actionnaire majoritaire, le finlandais Fortum, avait donné son accord fin septembre, après d’âpres négociations. Un accord définitif avait même été signé lundi entre les deux entreprises et le gouvernement allemand.

Le plan doit désormais recevoir l’approbation de la Commission européenne, “attendue dans les prochains jours”, a assuré Uniper dans un communiqué. “Sans ces moyens financiers essentiels, l’existence même de Uniper est en danger”, a assuré, lors de son discours aux actionnaires, le PDG du groupe, Klaus-Dieter Maubach.

Principal client du russe Gazprom

Le groupe allemand est frappé de plein fouet par la réduction, puis la fin totale depuis septembre, des livraisons de gaz russe, du fait de la guerre en Ukraine.

L’entreprise était la principale cliente du russe Gazprom dans le pays. Elle a dû, pour honorer ses contrats, se procurer du gaz sur le marché au comptant où les prix ont atteint un pic cet été. Résultat, entre janvier et septembre, Uniper a enregistré une perte de 40 milliards d’euros, du jamais-vu pour une entreprise allemande.

Une faillite du groupe, en charge de 40% de l’approvisionnement en gaz de l’Allemagne, aurait provoqué un effet domino sur l’ensemble du secteur de l’énergie dans le pays. C’est pourquoi le gouvernement allemand mené par le social-démocrate Olaf Scholz, a décidé de racheter 99% des parts du groupe, pour un prix unitaire de 1,70 euro par action.

Berlin devrait également financer une augmentation de capital de 8 milliards d’euros, qui pourrait être complétée par une enveloppe pouvant aller jusqu’à 25 milliards d’euros, selon un accord signé fin novembre.

Pour financer ce sauvetage et plafonner les prix du gaz et de l’électricité, Berlin a débloqué une enveloppe géante de 200 milliards d’euros, financée par l’emprunt et par une taxe sur les superprofits des énergéticiens.

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