Le tribunal de l’entreprise se déclare compétent pour juger de l’affaire Nyrstar
Le tribunal de l’entreprise de Turnhout a estimé qu’il était compétent pour juger l’affaire qui oppose 70 actionnaires minoritaires de Nyrstar à l’actionnaire principal du transformateur de zinc, le groupe international de matières premières Trafigura, indique mardi Kris Vansanten, qui représente les actionnaires minoritaires.
Trafigura avait par le passé déclaré qu’il considérait que le tribunal de l’entreprise belge ne disposait pas de juridiction dans cette affaire, notamment parce que le groupe travaille avec des filiales à Malte. Le tribunal en a jugé autrement, Trafigura ne pourra donc pas échapper à un procès en Belgique, ne pouvant faire appel du jugement interlocutoire.
“Le jugement interlocutoire procédural est positif”, s’est réjoui Kris Vansanten.
“C’est très important pour nous”, a souligné Kris Vansanten. “On m’a toujours dit que je ne parviendrais pas à avoir Trafigura devant le tribunal. C’est une énorme percée. Nous allons maintenant pouvoir mener la bataille directement. La tentative de Trafigura de bloquer la justice a échoué.”
Les actionnaires minoritaires de Nyrstar accusent Trafigura, actionnaire principal du transformateur de zinc, d’avoir détruit Nyrstar de l’intérieur en provoquant une crise de liquidité pour ensuite la racheter pour une bouchée de pain.
Trafigura, de son côté, argue d’avoir sauvé Nyrstar de la ruine en l’aidant financièrement à traverser des moments difficiles. Le groupe international souligne que l’acquisition a été approuvée par les tribunaux américains et britanniques.
Selon Herman De Bode, ancien patron de McKinsey Benelux, cette affaire est “le plus grand hold-up de l’histoire industrielle belge”. Il écrit que Nyrstar était “le joyau de l’industrie belge” mais qu’il a été volé. “Le régulateur financier a ouvert une enquête il y a plus de deux ans et a eu accès à un lanceur d’alerte, l’ancien auditeur en chef interne de Nyrstar”, selon lui. “Et jusqu’à ce jour, la FSMA (l’Autorité des services et marchés financiers, NDLR) est restée silencieuse.”