Le site de CarAmigo, “l’Airbnb de la voiture”, est ouvert

/ © www.caramigo.be

Co-fondateur de CarAmigo, un site d’autopartage de véhicules entre particuliers, Alexandre Gaschard nous parle de cet “Airbnb de la voiture” qui compte bien surfer sur la vague de la “mobilité à l’usage, et non plus à la possession”.

Le concept qui se cache derrière CarAmigo est la mise en relation de particuliers dans le cadre du prêt d’un véhicule, un peu comme le fait Airbnb avec les logements. Une personne qui n’utilise pas trop son véhicule, et souhaite en amortir les frais, le propose à la location sur le site de CarAmigo. Une autre personne, qui n’a pas de voiture, peut en louer une contre rémunération.

Le site de CarAmigo est ouvert aux réservations depuis ce jeudi et compte actuellement 205 véhicules situés partout en Belgique enregistrés et une centaine d’ores et déjà encodés et disponibles.

Trends-Tendances: Comment vous est venue l’idée de créer CarAmigo ?

Alexandre Gaschard: Avec des amis, nous étions à Bordeaux et nous voulions aller à Arcachon pour la journée. Nous avons regardé pour une location de voitures classique, mais il fallait aller jusqu’à l’aéroport, ce qui ne nous arrangeait pas du tout. Alors, par acquit de conscience, j’ai tapé dans Google quelque chose comme ‘Airbnb voiture’ et je suis tombé sur un site d’autopartage de véhicules. Et voilà, j’ai trouvé une vieille Volkswagen de 1990 qui a parfaitement rempli la fonction de m’amener à l’endroit où j’avais envie d’être. Quand je suis rentré en Belgique, je me suis dit : voilà, c’est ça qu’il faut faire ici aussi.

Prêter son véhicule à un inconnu ne comporte-t-il pas certains risques ?

Le système est ultra-sécurisé, tout ce qui est fraude est quasiment impossible. On ne va pas non plus prêter une voiture à un débutant. Et puis, il existe aussi le principe des moutons noirs qui se met en place de lui-même : si vous rendez une voiture sale une fois, puis la deuxième fois vous la rendez en retard, vous aurez un 2 sur 5, puis un 1 sur 5, et après vous êtes fini. Personne ne vous fera plus confiance. En gros, c’est la manière de conduire et de se conduire qui va déterminer les futurs autopartages.

Et au niveau des assurances, du dépannage, etc. ?

Il n’y a aucun souci à ce niveau-là. Il y une assurance RC, aide juridique, omnium qui prend le relais de l’assurance du véhicule. Et pour rassurer le conducteur, s’il y a un pépin technique, vous aurez Touring qui vient vous dépanner ou vous remorquer.

Quelle a été la plus grosse difficulté que vous avez rencontrée pour mettre en place le concept CarAmigo ?

L’assurance ! On a mis un an et demi pour en trouver une. On les a toutes vues. Quand je dis toutes, il faut préciser que certaines nous ont refusé ne serait-ce qu’un entretien. Ça a vraiment été le frein principal, avec l’assistance routière.

Pourquoi, selon vous ?

Parce que c’est un business model tellement différent de la norme, je pense. Et la norme, c’est quoi ? Une voiture, un propriétaire, une assurance. Point. On a beau leur envoyer toutes sortes d’études, faites par des grands noms, mais ils ne veulent pas le voir. Mais ce n’est pas eux qui décident, c’est le client et une frange de la population ne se reconnaît plus dans le système où il faut avoir une voiture dont on ne se sert peu ou pas.

Comment se répartit le paiement ?

Le propriétaire du véhicule empoche entre 65 et 70% du montant total. Et le reste est divisé entre l’assurance, le dépannage, etc., et CarAmigo.

Redoutez-vous une possible concurrence avec les véhicules Cambio, voire avec les chauffeurs de Uber ? Sans parler de la concurrence de voitures de location ‘classiques’.

On ne se voit pas trop concurrent de Cambio pour la simple et bonne raison que la durée d’utilisation de leurs voitures tourne autour des 2h – 2h30. Avec CarAmigo, la fourchette de location ne débute qu’à partir de la demi-journée. Donc, on serait même plutôt complémentaire en fait. Quant à Uber, ce n’est absolument pas un concurrent. On peut même dire que leur concept est l’inverse du nôtre.

Pour ce qui est des locations classiques, d’après les statistiques, leur fourchette commence à 6 jours environ. La niche de CarAmigo se situe donc entre la demi-journée et la petite semaine de location.

Après la Belgique, quelles sont les ambitions de CarAmigo ?

Actuellement, nous ne manquons pas d’argent, mais avec plus de fonds, nous pourrions nous développer plus vite. Dans cette optique nous comptons faire une levée de fonds en 2015 et encore une autre l’année prochaine. Disons qu’avec plusieurs millions d’euros, on pourrait se lancer dans plusieurs pays.

En fonction de l’argent disponible, les objectifs seront, dans l’ordre, la Belgique, la Bulgarie et peut-être le sud de l’Europe. Si on a la possibilité de se lancer en Grèce, par exemple, on le fera.

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