Le personnel de bord de Brussels Airlines en grève pour 24 heures

Le personnel de bord de Brussels Airlines entame ce lundi à 5h00 une grève de 24 heures. Les syndicats dénoncent une pression du travail trop élevée, et le non-respect de plusieurs conventions collectives de travail.

La grève avait été annoncée mercredi par les syndicats. La direction avait contre-attaqué jeudi en leur envoyant une lettre de mise en demeure leur intimant d’annuler l’appel à la grève. Elle menaçait de leur faire porter le poids de l’impact financier d’une telle action, un dommage qu’elle évalue à 2,5 millions d’euros pour l’annulation d’une centaine de vols. La démarche a suscité la colère des syndicats qui ont dénoncé “une déclaration de guerre” et une atteinte au droit de grève. Vendredi, ils indiquaient, par voie de communiqué, maintenir le mouvement de 24 heures de ce lundi.

La direction estime que les syndicats n’ont pas respecté les règles du jeu. Selon elle, au cours d’une réunion de conciliation récente, un PV de conciliation avait été rédigé, ce qui devait normalement garantir une forme de paix sociale. Mais les syndicats voient cela d’un autre oeil. Ils estiment que ce PV ne constitue qu’une recommandation et n’a pas le même poids qu’un accord entre parties.

Les organisations de défense des travailleurs renvoient aux préavis de grève ouverts depuis l’été passé au sein de la compagnie, et qui couvrent le mouvement de lundi. “Nous sommes droits dans nos bottes. Deux préavis de grève étaient en cours”, explique Olivier Van Camp, du syndicat socialiste BBTK/SETCa. “Il y a eu assez d’actions ‘soft’ et d’avertissements ces derniers mois pour qu’une grève se justifie aujourd’hui”, commente le représentant de l’ACLVB/CGSLB, Tim Roelandt.

Parmi ces petites actions menées ces derniers mois pour dénoncer le manque de solutions structurelles au problème de charge de travail, une partie du personnel avait protesté mi-novembre, devant un hangar où Brussels Airlines présentait son nouveau logo.

Les représentants des travailleurs dénoncent au nom du personnel de cabine le non-respect des temps de repos, un équilibre vie professionnelle-vie privée mis à mal, des combinaisons de vols trop exigeantes… Les travailleurs se sentent malmenés depuis des mois. “La crise sanitaire a durement touché l’aviation. Les travailleurs du secteur avaient accepté des réductions de salaire et ont augmenté leur productivité, mais la direction de Lufthansa n’applique toujours pas les accords signés il y a un an”, dénoncent les syndicats dans un communiqué.

Après le bras de fer de ces derniers jours, ils constatent que le signal fort de l’action de lundi “semble cette fois bien parvenu à l’employeur”. “Nous espérons seulement qu’il prenne enfin ses responsabilités et réagisse de façon adéquate: avec des solutions aux problèmes et non des menaces de sanctions juridiques.”

“La direction se tire une balle dans le pied”, ajoute Olivier Van Camp. Il entrevoit même une certaine motivation au sein du personnel au sol, qui initialement ne doit pas prendre part à la grève. Son collègue du syndicat libéral observe aussi que l’attitude récente de la direction n’a fait que ranimer la volonté de faire grève.

Malgré ce regain de motivation, la direction a sondé le personnel afin de voir sur quels effectifs elle pouvait compter ce lundi. Elle relève tout de même une certaine volonté et s’attend à ce que la moitié des vols programmés soient maintenus. Sur les 12.500 passagers attendus, 3.500 réservations ont dû être annulées, mais pour une partie de ces voyageurs, une solution a pu être trouvée, en sollicitant les autres compagnies de la maison mère Lufthansa.

Une réunion de conciliation a encore eu lieu vendredi mais sans apporter de dénouement. Une prochaine rencontre est prévue mardi, mais, vendredi soir, les syndicats n’étaient pas enthousiastes à s’y présenter. “Nous déciderons de cela lundi en fin de journée”, a dit M. Van Camp.

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