Le match Renault-PSA à la mi-temps de 2010

Les deux constructeurs ont affiché des ventes spectaculaires au premier semestre, en hausse de 26,1 % pour Renault et de 17 % pour PSA. L’occasion de faire le point sur les forces et les faiblesses de ces deux concurrents historiques.

Le point de vue de l’analyste

“Sur le court terme, PSA présente de meilleurs atouts que Renault. Il s’en sortira probablement mieux en 2010. Mais à terme, la taille de Renault ainsi que son positionnement géographique et technologique lui confèrent un avantage indéniable. L’alliance Renault-Nissan a en effet répondu à de multiples questions auxquelles PSA n’a pas encore fait face. Alors que la question de la pérennité de Renault ne se pose pas, celle de PSA reste en point d’interrogation”, expliquait récemment à L’Expansion.com un analyste du secteur.

Les ventes : avantage Renault

Avec une hausse de 21,6 % de ses ventes, Renault remporte assurément le match de la meilleure progression des ventes au premier semestre. Ainsi, depuis le début de l’année, la marque au losange a vendu 1,347 million de véhicules à travers le monde. De son côté, PSA a vu aussi vu ses ventes progresser de manière conséquente, avec une hausse 16,9 % au premier semestre. En volumes, c’est lui qui remporte la manche, avec 1,856 million d’unités vendues.

Par comparaison, le marché mondial a progressé de 16 % sur les six premiers mois de l’année, et de seulement 1,5 % en Europe. Dans les deux cas, Renault et PSA sortent gagnants.

La part de marché en Europe : avantage PSA

Le n° 2 de l’automobile européenne (derrière Volkswagen) s’octroie désormais 14,6 % du marché du Vieux Continent, contre 13,7 % l’année passée. C’est plus que l’objectif qu’il s’était fixé. Néanmoins, en termes de progression, c’est encore Renault qui se montre le plus dynamique avec une part de marché en hausse de 1,8 point, à 10,8 %.

International : avantage Renault

Renault remporte le match à l’international avec 3,9 % du marché mondial, contre 3,7 % voici un an. Avec les rachats de Nissan, de Bajaj, de Dacia, ou encore d’Avtovaz, le groupe (Nissan compris) parvient à réaliser aujourd’hui plus de la moitié de ses immatriculations hors d’Europe. Or, au premier semestre de 2010, Renault a encore progressé. Ses ventes ont augmenté de 26,6 % au Brésil et en Russie, où la marque est devenue quatrième du marché. En Turquie, le groupe affiche une part de marché de 14,7 %.

A côté, PSA fait pâle figure. Il est certes présent en Amérique latine, en Chine et un peu en Russie, mais le groupe reste encore trop isolé sur la scène internationale. Il ne réalise que 36 % de ses ventes hors d’Europe (contre 34 % en 2009). Une bonne raison de continuer à faire “sa priorité” de la Chine, dont le marché affiche toujours une progression à deux chiffres. Dans les six ans à venir, l’objectif du groupe est de croître deux fois plus vite que le marché, et donc de passer de 4 % à 8 % de part de marché en Chine, explique le constructeur qui devrait entériner dès vendredi la création d’une coentreprise avec Changan. Au premier semestre, PSA a lancé des signaux encourageants, avec une progression de ses ventes de 27 % dans l’Empire du milieu.

Low-cost : avantage Renault

Grâce à Dacia, le groupe Renault a gagné plus de 5 % de parts de marché. Résultat : jeudi, il a annoncé avoir signé un nouveau partenariat avec l’indien Bajaj pour la construction d’un véhicule à bas coût qui devrait être commercialisé à partir de 2012.

Chez PSA, on est beaucoup plus frileux. L’enseigne, pour qui le mot “low-cost” est longtemps resté tabou, a quand même fait un premier pas mercredi en direction de la voiture à bas coût. Le groupe a envisagé la possibilité de se lancer dans l’aventure… mais avec beaucoup de précautions. Si le groupe se mettait à produire des véhicules à bas coût, ce serait sous une autre marque que Peugeot et Citroën, a-t-il déclaré.

Gamme : avantage PSA

PSA détient l’avantage. Du moins pour les années à venir. Entre 2010 et 2012 le constructeur a prévu de renouveler 60 % de sa gamme. La nouvelle C3, la nouvelle C4, la DS3, la DS4, la DS5 doivent sortir en 2010 et PSA vient de lancer la 3008 et la 5008.

Comparativement, les offres de Renault sont plutôt faibles. Ainsi, en 2010, le constructeur n’a que deux véhicules à dévoiler, la SM5 et le 4×4 de Dacia. Ce n’est qu’en 2012 que devrait sortir la nouvelle Clio. Mais à terme, les analystes s’accordent à dire que la stratégie de Renault est plus diversifiée. Sur le low-cost d’une part, mais aussi sur l’électrique, sur lequel le constructeur a son propre véhicule contrairement à PSA, qui a dû s’associer à Mitsubishi.

Bourse : match nul

Avantage, pour la séance d’hier jeudi, au titre Renault, qui termine sur une hausse de 2,91 % à 33,08 euros dans un marché en hausse de 1,39 % Mais il reste en baisse de 8,62 % depuis le début de l’année. Le titre Peugeot a quant à lui gagné 2,05 % jeudi mais limite son recul depuis le 1er janvier à 4,29 %.

L’Expansion.com

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