Le marché automobile européen stable en 2018 malgré une fin d’année difficile

Le secteur automobile, assez chahuté ces derniers mois, n'échappe pas à la hausse des rendements obligataires. © Belgaimage

Le marché automobile européen est resté stable l’an dernier (+0,1%), mais a encore chuté de 8,4% en décembre, son quatrième mois consécutif de baisse depuis l’entrée en vigueur d’une nouvelle norme d’homologation qui a freiné la production de certains constructeurs.

Parmi les groupes français, PSA (Peugeot, Citroën, DS) a bondi de 32,8% sur l’ensemble de 2018, aidé par l’intégration de Opel et Vauxhall, tandis que Renault (avec Dacia, Lada, Alpine) a fait un peu mieux que le marché (+0,8%), d’après les chiffres de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) publiés mercredi.

Au total, 15,16 millions de voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l’Union européenne l’an dernier, les livraisons se maintenant à un haut niveau au terme d’une cinquième année de hausse consécutive.

Mais cette stabilité masque des évolutions diverses parmi les cinq grands marchés nationaux. L’Espagne (+7%) et la France (+3%) ont continué de croître, l’Allemagne s’est tassée (-0,2%), alors que l’Italie (-3,1%) et le Royaume-Uni (-6,8%) ont nettement baissé.

L’année s’est globalement divisée en deux périodes: une croissance de janvier à août puis un affaissement brutal à partir de septembre, avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle procédure d’homologation des véhicules (WLTP), plus exigeante sur les rejets polluants.

Plusieurs constructeurs ont du stopper la vente de certains modèles ne passant plus les normes ou bien les retarder le temps d’adapter leurs motorisations.

Mais, au-delà de l’effet WLTP, la fin d’année, conclue par une baisse de 8,4% en décembre, marque peut-être aussi une inflexion de tendance annonçant un retournement du marché en 2019 sur fond de dégradation de l’économie. Ainsi, l’Observatoire Cetelem de l’automobile table sur un recul de 2% cette année.

Le groupe français PSA, un des rares constructeurs à avoir su adapter sa gamme complète à temps pour les nouvelles normes, a profité de l’effet WLTP pour réduire l’écart avec Volkswagen, empêtré dans des difficultés pour homologuer ses voitures.

Le géant allemand (qui comprend Audi, Porsche, Seat et Skoda), toujours incontestable leader européen, a été ralenti en fin d’année, ses immatriculations baissant encore de 8,7% en décembre. Mais, sur 12 mois, il parvient à augmenter ses volumes de 0,9% et sa part de marché de 0,1 point, à 23,8%.

PSA, solide deuxième, gagne, lui, 4 points de part de marché en 2018, à 16,2%, aidé par la comptabilisation pour la première fois en année pleine des livraisons d’Opel/Vauxhall, racheté en 2017 à General Motors. Il profite aussi des très bonnes performances des marques Peugeot et Citroën, en croissance de plus de 5% chacune grâce au succès de leur gamme de SUV (4×4 urbains).

Le groupe Renault défend sa troisième place du podium européen à 10,6% de part de marché. L’envolée (+12%) de son label roumain à bas coût, Dacia, porté par le succès du SUV Duster, fait plus que compenser le recul de la marque au losange (-3,9%), en manque de nouveautés.

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