La Wallonie mise sur le mentorat entrepreneurial

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Le ministre de l’Economie Willy Borsus (MR) est convaincu que l’appui d’un mentor peut aider les jeunes entrepreneurs à dépasser les réticences à la croissance, notamment cette peur de perdre la maîtrise de l’outil.

Les solutions les plus efficaces ne sont pas forcément les plus coûteuses. Elles sont même parfois totalement gratuites. C’est le pari que fait la Région wallonne en lançant un dispositif visant à encourager le mentorat dans les entreprises en croissance. Le principe est simple : des managers chevronnés apportent un “accompagnement bienveillant” à de jeunes entrepreneurs désireux de faire grandir leur société.

Le ministre de l’Economie Willy Borsus (MR) est convaincu que l’appui d’un mentor peut aider les jeunes entrepreneurs à dépasser les réticences à la croissance, notamment cette peur de perdre la maîtrise de l’outil. Il ne s’agit pas de prendre la place des consultants ou intermédiaires spécialisés, mais d’initier des relations de confiance entre deux individus. Une sorte de sas dans lequel l’entrepreneur peut, en toute confidentialité, partager ses doutes et ses espoirs avec un interlocuteur qui “est passé par là”. Pas pour recevoir une hypothétique recette miracle mais pour déterminer la sienne en ayant bien pesé les avantages et les inconvénients. “Le mentor ne doit pas imposer ses propres choix mais aider le mentoré à faire les siens, précise Jean-Pierre Di Bartolomeo, président du comité de direction de la Sowalfin. Il s’agit d’un dialogue d’égal à égal, sans attitude condescendante. ”

L’implication du mentor sera bénévole.

La Sowalfin pourra s’appuyer sur le réseau Entreprendre et les chambres de commerce afin de composer les binômes les plus pertinents. Idéalement, le mentoré aura déjà une petite expérience de trois ans, il disposera d’un vrai pouvoir de décision au sein de l’entreprise. Il devra ne pas être actif dans le même secteur que son mentor afin que leurs relations ne soient pas viciées par la problématique potentielle d’intéressement financier à l’activité de l’autre.

L’implication du mentor sera bénévole. Quelles pourraient donc être ses motivations ? “Beaucoup sont enthousiastes à l’idée de retrouver un vent de fraîcheur en participant à une aventure de croissance, de donner comme ils ont pu recevoir”, répond Karl Adams, membre du comité de direction de la Sowalfin.

Damien de Dorlodot (Decube):
Damien de Dorlodot (Decube): “En accompagnant de jeunes entrepreneurs, je transmets mon expérience, notamment pour la bonne gouvernance.”© belgaimage

Damien de Dorlodot, administrateur délégué de Decube et président du réseau Entreprendre Wallonie, abonde dans le même sens. “En accompagnant de jeunes entrepreneurs, je transmets mon expérience, notamment pour la bonne gouvernance . Mais je reçois en retour une connaissance de ces jeunes entrepreneurs, de la manière dont ils pensent et dont ils agissent. C’est très utile pour le mentor. Nous sommes vraiment dans une relation de réciprocité.

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