La voix dans la tête, un podcast à la sauce belge

CAROLINE PRÉVINAIRE, fondatrice et coordinatrice de LVDT studio © PG

Le studio liégeois La voix dans ta tête diffuse depuis fin novembre ses propres podcasts. L’idée: en faire un produit culturel économiquement viable, à l’image des nouveaux studios indépendants en France.

Entre les contenus de niche ou ceux des médias généralistes comme la RTBF ou même Roularta, qui édite Trends- Tendances, les créations de podcasts ne manquent pas en Belgique francophone. Le collectif liégeois La voix dans ta tête (LVDT), qui développe depuis deux à trois ans des contenus audio pour des acteurs publics ou privés, se lance désormais lui aussi dans la production de podcasts, hébergés sur sa propre plateforme.

50.000 téléchargements

sont espérés par la start-up d’ici fin 2022.

Au-delà d’une première aide à la création de 30.000 euros obtenue via l’appel à projet St’Art de la Fédération Wallonie-Bruxelles, La voix dans la tête entend surtout faire des ses podcasts une entreprise économiquement viable, ce qui n’est pas gagné d’avance. “Il existe en France des studios comme Binge Audio, Nouvelles Ecoutes ou Louie Media qui développent leur propre modèle économique, même s’ils ne sont pas forcément aujourd’hui tous rentables. La Belgique francophone est à la traîne en la matière, nous partons quasi de zéro mais avec l’intention de structurer le secteur”, estime Caroline Prévinaire, fondatrice des studios LVDT.

Les premiers épisodes de leur première série, Bières et faits divers, sont disponibles depuis la fin novembre, et ont la forme d’une sorte de conversation entre amis qui partagent une bière en se racontant un fait divers. Les podcasts sont proposés une fois par mois gratuitement sur le site internet du collectif. Dès lors, comment trouver une rentabilité? “A l’heure actuelle, le podcast que nous créons ne génère pas de rentrées, admet Caroline Prévinaire. Nous avons toutefois des objectifs clairs, à savoir générer 50.000 téléchargements d’ici la fin de l’année 2022, ceci afin de créer une communauté. Une fois cette communauté créée, nous pourrons envisager une monétisation, que nous imaginons hybride: faire contribuer les auditeurs en leur proposant d’acheter des épisodes, créer des pièces et créations autour de l’univers de chaque podcast (l’équipe est composée d’acteurs) et proposer aux entreprises d’annoncer, voire de réaliser, des productions audio pour eux.”

Viser la francophonie

Pour le podcast Bières et faits divers, l’une des finalités est par exemple de proposer aux grandes marques de payer pour une recommandation, un peu comme ce qui est pratiqué par les influenceurs sur Instagram. “En tant que média de niche, le podcast permet aux annonceurs de toucher un public très ciblé. Quand il s’agit d’une recommandation, l’impact est encore plus fort”, souligne Caroline Prévinaire. Si le modèle économique n’est pas encore tout à fait abouti, c’est aussi parce que le marché, même au niveau international, en est toujours au stade expérimental. Certaines initiatives structurent le métier, les Gafam y mettent également des moyens et, à l’échelon plus local de la francophonie, certaines régies publicitaires se spécialisent dans les podcasts indépendants. “Nous devrons effectivement beaucoup miser sur la recherche et le développement car tout est encore à faire, il n’y a pas encore de véritables règles au niveau international. Pour être pérennes, nous souhaitons toucher la francophonie en général, sous peine de ne pas trouver de rentabilité.

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