La start-up Legacio grandit et s’attaque au marché français de la succession en ligne
Après s’être lancée à Bruxelles et en Wallonie en 2020 et s’être étendue en Flandre un an plus tard, la start-up bruxelloise Legacio, qui a développé une plateforme en ligne spécialisée dans la succession, va à présent s’étendre en France, annonce-t-elle mardi. Elle a également racheté Morning Blue, autre spécialiste belge de la succession automatisée.
Legacio a pour ambition de simplifier les démarches de succession, en s’occupant notamment de toutes les démarches à effectuer en cas de décès, au nombre moyen de 110.000 par an en Belgique et de plus d’un million si on y ajoute les Pays-Bas et la France.
En 2022, elle dit compter 800 clients sur base annuelle. “Et ce n’est qu’un début”, affirme Boris de Vleeschouwer, fondateur et dirigeant de cette ‘legaltech’. Après avoir vu son chiffre d’affaires doubler en 2021 à la suite de la crise du Covid, l’entreprise vise en effet à atteindre 15% du marché belge.
C’est donc assez logiquement qu’après s’être étendue à la Flandre en 2021, Legacio mise à présent sur le marché français et ses 650.000 décès annuels. Pour cela, elle pourra s’appuyer sur un partenariat avec le logiciel international ERP pour pompes funèbres ENAOS dans lequel Legacio sera une application optionnelle pour les familles endeuillées, explique-t-elle. “Il n’y existe pas de concurrent actuellement alors que ce marché est important et que la ‘deathtech’, le marché des technologies liées à la mort, s’y développe très fortement”, souligne Boris de Vleeschouwer.
La start-up, composée d’informaticiens et de juristes, est en outre en pourparlers avancés, en Belgique et en France, avec des acteurs clés du secteur tels que les pompes funèbres, les assurances et les banques.
Rachat et complémentarité
Un an après le lancement de ses activités en Belgique francophone, le modèle était déjà rentable et l’est d’ailleurs toujours. Forte de cette position, la start-up, composée de 7 personnes, vient de racheter Morning Blue, spécialiste belge de la gestion successorale automatisée et qui emploie 5 personnes. Cela permettra une complémentarité pour davantage d’efficacité, de vitesse et de qualité à un prix compétitif sur le marché, vante le patron de la structure commune, qui poursuivra ses activités sous le nom de Legacio.
Fin 2020, l’entreprise avait clôturé un premier tour de financement auprès d’entrepreneurs belges, issus, entre autres, du secteur des pompes funèbres et de l’e-commerce, lui permettant de collecter 125.000 euros. Elle espère à présent pouvoir boucler, courant 2023, un nouveau tour de financement plus conséquent pour pouvoir soutenir sa croissance et son internationalisation, d’abord donc vers la France puis, sans doute, vers les Pays-Bas.
Legacio continue par ailleurs de développer ses services. En plus d’assurer un service de testament en ligne, elle envisage également d’élargir son offre dans la partie “planification”, autour notamment des mandats extrajudiciaires, des déclarations anticipées (médicales et funéraires), fin de vie numérique, etc. Le but, résume-t-elle, est d’avoir un seul interlocuteur pour gérer toutes les démarches liées à la fin de vie.