La rémunération des dirigeants de Belgacom est “conforme au marché”

Michel Moll, président ad interim du conseil d’administration de Belgacom, a défendu, mercredi devant l’assemblée générale des actionnaires du groupe de télécoms, la rémunération des dirigeants de l’entreprise détenue majoritairement par l’Etat.

On apprenait mercredi matin que le gouvernement entendait s’abstenir, ou alors voter contre plusieurs points, à l’ordre du jour de cette assemblée générale, relatifs à la rémunération des hauts dirigeants de Belgacom. Ces points concernent le programme de “stock options” bénéficiant à 200 hauts cadres ainsi que la rémunération des administrateurs. “Il est temps que Belgacom adopte une politique de rémunération claire et en phase avec son caractère public“, laissait entendre le ministre des Entreprises publiques, Jean-Pascal Labille, dans une note interne.
Le gouvernement fédéral a, en effet, la volonté de diminuer les salaires des patrons des entreprises publiques.

En présentant aux actionnaires le rapport de rémunération du groupe, Michel Moll a détaillé la rémunération des membres du conseil d’administration et du comité de direction de Belgacom. Des montants “qui n’ont jamais été adaptés ni indexés depuis 2004“, a souligné le président du conseil d’administration. Monsieur Moll a également estimé que les rémunérations appliquées pour ses dirigeants par Belgacom étaient “conformes aux prix du marché.”
Une limitation des salaires des hauts dirigeants “reviendrait à exclure Belgacom du marché“, selon lui. “Le conseil d’administration s’inquiète que ce débat ait lieu en pleine crise économique et financière et au moment où l’entreprise a besoin de stabilité à son sommet et de dirigeants modèles“, a-t-il poursuivi.

Rapport de rémunération : rejeté !

Comme pressenti, le rapport de rémunération a cependant été rejeté par les actionnaires, parmi lesquels l’Etat belge est majoritaire. “La société entamera une discussion avec les actionnaires” afin de répondre à leurs attentes, a réagi le président du conseil d’administration à l’issue du vote.
Le point relatif à la rémunération de trois administrateurs indépendants a par contre été adopté, mais avec très peu de votes favorables en raison de l’abstention de l’Etat belge.

Lors de son intervention devant les actionnaires, le CEO de Belgacom, Didier Bellens, s’est par ailleurs dit satisfait des résultats financiers et opérationnels enregistrés par le groupe en 2012.
Il a par contre déploré le fait que les mesures régulatoires aient pesé sur les résultats du groupe à hauteur de 90 millions d’euros. “Il est évident que nous ne pouvons pas à la fois avoir une régulation en Belgique plus dure qu’ailleurs, les coûts du personnel les plus élevés en Europe et un résultat qui permette de verser des dividendes. A un moment, il y a quelque chose qui coince“, a averti M. Bellens.

Par ailleurs, plusieurs actionnaires individuels se sont étonnés du montant important des dividendes (798 millions d’euros pour l’exercice 2012) versés par l’entreprise publique. “Année après année, Belgacom verse plus de dividendes qu’elle n’enregistre de bénéfices“, a déploré un actionnaire connu pour ses interventions et sa casquette verte, évoquant des dividendes “grotesquement élevés“.

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