La grande exportation, moteur de l’industrie alimentaire belge

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L’industrie alimentaire belge continue à profiter pleinement de l’exportation, notamment vers les destinations lointaines comme le Brésil, la Chine et les Etats-Unis.

La grande exportation a ainsi progressé de 12,5% l’an dernier par rapport à 2013, a indiqué jeudi la Fédération de l’industrie alimentaire (Fevia) à l’occasion de la présentation de son rapport annuel.

Le chiffre d’affaires cumulé du secteur s’est stabilisé à 48 milliards d’euros (-0,4%). Plus de 80% du chiffre d’affaires des produits alimentaires (hors boissons) ont été réalisés l’an dernier par des entreprises basées en Flandre. Le volume d’emploi n’a lui non plus guère évolué, avec 73.219 équivalents temps plein (+0,1%). Le nombre d’employeurs a par contre légèrement diminué (-2,3%, à 4.532), en raison d’une consolidation dans le secteur de la petite boulangerie.

2014 a en outre été une année record en matière d’investissements pour l’alimentaire belge, avec 1,3 milliard d’euros investis (+11,9%).

Les affaires se font de plus en plus à l’étranger pour les membres de la Fevia. “Les exportations vers les Etats-Unis ont à nouveau fortement progressé (+17,4%) pour atteindre 452 millions d’euros, ce qui en fait le champion incontesté de la grande exportation”, commentent les responsables de la Fédération, citant le Brésil (+31,9%) et la Chine (+23,6%) comme autres marchés à forte croissance.

L’embargo russe a fait chuter de 30% en un an les exportations vers ce pays. Les chiffres de la Fevia ne permettent que d’approcher une partie de la réalité puisqu’ils ne reprennent pas l’export des fruits et légumes frais, lourdement touché par cet embargo commercial imposé par la Russie à l’Europe en marge du conflit en Ukraine.

La décision des autorités russes “a en outre constitué une opportunité pour de nombreux secteurs de l’alimentation à regarder ailleurs”, a fait remarquer Guy Paternoster, directeur Matières Premières de la Raffinerie tirlemontoise. Et le président de la Fevia, Bernard Deryckere, de relever le cas de l’Algérie où les exportations alimentaires belges ont augmenté de 80,4% en un an.

Ce succès à l’export ne devrait pas s’essouffler dans l’immédiat, notamment en raison de la faiblesse de l’euro qui peut donner “un coup de pouce à l’exportation vers les marchés lointains”. Outre le cours actuel de la monnaie européenne, les atouts principaux de l’industrie alimentaire belge, moins volatils eux, restent la qualité, la diversité et l’innovation, rappelle la Fevia.

Cette prospérité hors de nos frontières gonfle logiquement la balance commerciale de l’industrie alimentaire, positive de 3,9 milliards d’euros alors qu’elle est de 5,5 milliards d’euros en déficit à l’échelle nationale, tous secteurs confondus, rappelle M. Deryckere.

La Fédération a également pointé quelques lacunes touchant son secteur, le handicap salarial en tête, ainsi que les surcoûts énergétiques pour les petits acteurs. Dans l’ensemble de l’industrie alimentaire, 85% des entreprises sont des PME de moins de 20 travailleurs. Le manque de disponibilité de profils techniques sur le marché du travail est également constaté par les membres de la Fevia.

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