La fusion Picanol-Tessenderlo tombe à l’eau

Luc Tack (Picanol) © DR

Le spécialiste des métiers à tisser Picanol et le groupe chimique Tessenderlo abandonnent leur projet de fusion, annoncent les deux sociétés lundi dans un communiqué, évoquant “un soutien insuffisant en ce moment dans le marché”. Le montant de la transaction semble avoir été l’obstacle le plus important.

Mi-décembre, l’annonce tombait d’une future fusion entre les deux sociétés, afin de former Picanol Tessenderlo Group, un groupe industriel actif dans plus de 100 pays et employant quelque 7.000 collaborateurs pour un chiffre d’affaires d’environ 2 milliards d’euros.

Malgré plusieurs réactions optimistes, notamment dans le chef de responsables politiques, le projet de fusion avait suscité certaines oppositions.

Les réticences exprimées par les actionnaires au sujet d’une fusion avaient poussé les entreprises, via leur conseil d’administration, à postposer les assemblées générales extraordinaires prévues et à entamer des négociations pour déterminer si et comment les termes et conditions de la transaction pouvaient être améliorés en vue de leur approbation par les actionnaires.

Ces discussions n’ont donc pas permis de trouver de solution, a-t-on appris lundi. “Il n’y avait pas suffisamment de soutien et de support dans le marché pour les conditions qui avaient été annoncées mi-décembre. Nous étions prêts à faire des adaptations limitées mais cela n’était pas suffisant”, précise un porte-parole de Picanol.

La fusion devait consister en l’apport des activités industrielles de Picanol au groupe chimique Tessenderlo. En échange, les actionnaires de Tessenderlo auraient dû accepter l’émission de quelque 25,8 millions de nouvelles actions, au prix unitaire de 31,5 euros, ce qui aurait valorisé les activités de Picanol à 811,6 millions d’euros. Après la transaction, Picanol serait devenu un holding coté en Bourse (“Picanobel”) détenant un peu moins de 60% du capital du groupe Picanol Tessenderlo.

A la fois CEO de Picanol et Tessenderlo, Luc Tack possède près de 89% des actions de Picanol tandis que le spécialiste des métiers à tisser est le plus important actionnaire de Tessenderlo, avec 34,5% du capital.

Les syndicats de Picanol pas inquiets

Les syndicats de l’entreprise yproise de métiers à tisser Picanol ne s’inquiètent pas des conséquences de l’abandon du projet de fusion avec le groupe chimique Tessenderlo, ont-ils indiqué lundi, peu après l’annonce faite par les deux sociétés.

“Cela n’a que très peu d’impact sur le personnel. Il s’agit d’une question juridico-technique qui concerne les actionnaires”, a déclaré Véronique Rogiers, secrétaire régionale ABVV (FGTB).

“Nous sommes surpris par la décision, mais cela ne concerne pas le personnel”, a pour sa part commenté le responsable ACV (CSC) Stefaan Williams.

L’action Tessenderlo en baisse, celle de Picanol en hausse

L’action Tessenderlo perdait 9% à 12h15, à la reprise de la cotation sur la Bourse de Bruxelles, tandis que celle de Picanol prenait 5%, après l’annonce de l’abandon du projet de fusion des deux entreprises en fin de matinée.

Une demi-heure plus tard, la perte était encore de près de 4% pour l’action Tessenderlo, qui valait tout juste plus que 30 euros.

Le cours de l’action Picanol s’élevait lui de près de 7%, plaçant la valeur de l’action au-delà des 50 euros.

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