La famille Saverys demande à Euronav d’annuler la fusion avec Frontline
Dans une lettre au conseil d’administration d’Euronav, la famille d’armateurs anversois Saverys appelle à mettre un terme aux projets de fusion Euronav-Frontline. La famille a augmenté sa participation dans Euronav à 25%, ce qui lui permet de bloquer a fusion.
Frontline, une compagnie maritime appartenant au magnat norvégien du transport John Frederiksen, et la compagnie de transport pétrolier Euronav avaient annoncé en avril vouloir fusionner pour devenir leader mondiaux dans le transport pétrolier. Mais rapidement, la famille Saverys s’est opposée au projet, remettant en question la stratégie d’Euronav et souhaitant un changement de cap vers un verdissement. Elle a ainsi progressivement augmenté sa participation dans Euronav pour atteindre la minorité de blocage de 25%.
Dans sa lettre au président et aux membres du conseil d’administration d’Euronav, Alexander Saverys, qui est aussi CEO de la société CMB, demande formellement de renoncer à la fusion. “Pas de fusion sans notre soutien”, dit le document.
Continuer à soutenir le projet de fusion serait “irréalisable et destructeur de valeur”. En effet, Frontline contrôlerait alors plus de 50% d’Euronav, sans pouvoir mettre en oeuvre une fusion complète des deux sociétés. Les deux entités resteraient distinctes dans ce scénario, précise Alexander Saverys, ce qui les mènerait à être en compétition pour des clients ou des opportunités, tout en étant chapeautées par le même conseil d’administration et le même CEO.
Il pointe une interview du patron d’Euronav, Hugo De Stoop, dans la presse. Rester dans Euronav après l’offre d’échange revenait à “s’enfermer dans une prison”, avait-il avancé. “Au lieu de menacer vos actionnaires d’une peine de prison, vous devriez vous concentrer sur la création de valeur à long terme pour tous les actionnaires, et chercher une solution avec votre principal actionnaire par un dialogue constructif”, rétorque Alexander Saverys dans sa lettre.