La crise des annulations se prolonge chez Ryanair

Michael O'Leary, le CEO de Ryanair © picture alliance / Bernd von Jut

La crise des annulations se prolonge chez la compagnie à bas coûts Ryanair, qui a annoncé la suppression d’une nouvelle série de vols jusqu’à mars 2018 à cause d’un problème de planning des pilotes.

Ryanair tente difficilement de s’extraire de cette crise dans laquelle il est englué depuis une dizaine de jours, après avoir déjà supprimé 2.100 vols en septembre et octobre, avec comme autre conséquence de lui faire renoncer à son offre de reprise sur Alitalia.

La compagnie aérienne avait pourtant promis la semaine dernière lors de l’assemblée générale de ses actionnaires qu’il n’y aurait pas de nouvelles annulations pour des raisons de plannings. Mais Ryanair a expliqué mercredi dans un communiqué que ces annulations supplémentaires entre novembre prochain et mars de l’année prochaine portaient sur 18.000 vols, soit près d’un par jour et par aéroport sur une période de 5 mois.

Ces vols sont nombreux à ne pas avoir encore enregistré de réservations. Les nouvelles annulations vont concerner 400.000 clients qui ont déjà acheté leur billet, soit selon la compagnie moins de 1% des personnes transportées cet hiver. Ces clients se voient d’ores et déjà proposer de nouveaux vols ou des remboursements.

Ryanair doit renoncer à ces vols après avoir décidé d’affréter 25 avions de moins sur la période, sur une flotte de 400 appareils, pour en finir avec l’indisponibilité de pilotes en vacances, qui constituent un casse-tête pour les tableaux de service. Au total, 34 liaisons seront suspendues en Europe, ce qui permettra aux pilotes de prendre leurs congés et au groupe de repartir sur de meilleures bases.

Ryanair ajoute qu’il en profite pour mettre en vente des billets moins chers pour les voyages disponibles sur la période concernée.

– Bye bye Alitalia –

La compagnie indique en outre qu’elle va affréter également 10 avions de moins à partir d’avril 2018, sans préciser les éventuelles conséquences sur les passagers.

Ce problème de planning avait déjà contraint la première compagnie d’Europe en nombre de passagers à annuler de manière inopinée 2.100 vols entre mi-septembre et fin octobre, ce qui avait touché 315.000 clients. Ryanair venait d’annoncer avoir trouvé une solution de rechange pour la quasi totalité de ses clients déjà affectés. “Nous présentons nos sincères excuses envers les clients affectés par les annulations de la semaine dernière ou par les changements raisonnables dans les programmes annoncés aujourd’hui”, indique le directeur général Michael O’Leary, cité dans le communiqué.

Ce dernier ajoute que tous les clients lésés se voient attribuer un bon d’achat de 40 euros pour un trajet ou 80 euros pour un aller-retour pour le vol de leur choix réservé en octobre pour la période courant jusqu’à mars 2018.

La société irlandaise explique que ces mesures drastiques sont en quelque sorte un mal pour un bien en permettant d'”éliminer tout risque de nouvelles annulations de vols” par la suite. La compagnie tentait ces derniers jours de trouver une solution avec les pilotes, afin d’avoir davantage de marge de manoeuvre sur l’organisation du travail.

Ryanair dit mercredi avoir reçu un vaste soutien auprès de ses 4.200 pilotes et ajoute avoir offert des augmentations de rémunération pour les pilotes basés à Dublin, Stansted, Berlin et Francfort.

L’ensemble de ces déboires ne devrait en revanche pas avoir d’impact sur les prévisions de rentabilité de la compagnie, qui prévoit toujours un bénéfice net pour 2017-2018 d’entre 1,4 et 1,45 milliard d’euros.

Ryanair précise toutefois que la mise en place des bons d’achat devrait lui coûter jusqu’à 25 millions d’euros. Ce montant s’ajoute au coût de 25 millions d’euros déjà dévoilé et correspondant aux premières annulations de vols.

Ryanair a annoncé en outre renoncer à déposer une offre de reprise sur Alitalia. “Ryanair va éliminer toute perturbation dans sa gestion à commencer par son intérêt pour Alitalia”, explique la compagnie, qui avait fait savoir cet été qu’elle allait soumettre une offre pour reprendre 90 avions de la compagnie italienne en difficulté.

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