L’Iran, un nouvel eldorado ?

Le CEO de Suez Environement, Jean-Louis Chaussade (droite), avec le ministre de l'énergie iranien Alireza Daemi (gauche) et le président iranien Hassan Rouhani (gauche) à l'Elysée ce 28 janvier. © REUTERS

“C’est un jour fantastique pour l’Iran “. Parmi les petits commerçants de Téhéran, l’espoir est grand d’un renouveau après la levée (progressive) des sanctions américaines et européennes et la fin du litige né des velléités du régime persan de se doter de l’arme nucléaire.

Durcies à partir de 2011, ces sanctions ont laminé l’économie iranienne. Elles ont restreint les exportations de pétrole, gelé les transferts financiers, déstabilisé la production dans les usines, créé du chômage, fait flamber l’inflation, etc. La récession fut profonde : -6 % du PIB en 2012, -2 % en 2013. Aujourd’hui, les besoins sont immenses. Une remise à niveau des industries est impérieuse. Quant aux jeunes, nombre d’entre eux ont des envies de consommer à l’occidentale. Rien d’étonnant, dès lors, que les entreprises de l’Ouest regardent avec avidité ces montagnes d’Asie.

L’Iran se profile comme un des rares îlots de forte croissance pour les années qui viennent. Les projets se bousculent. Exemples ? Peugeot-Citroën, Renault et Daimler veulent relancer leurs partenariats avec les industries locales de l’automobile, Iran Khodro ou Saipa. Airbus est en train de placer une commande de 114 avions chez Iran Air. Plusieurs groupes énergétiques se disent prêts à aider le pays à augmenter ses exportations de pétrole. En tête, le français Total et l’italien ENI, en raison de liens historiques. Côté tourisme, les autorités sont ambitieuses et rêvent de reproduire l’exemple du Myanmar. Depuis la fin de la dictature en 2011, l’ex-Birmanie voit en effet affluer les touristes.

Chez Credendo, le groupe belge d’assurance-crédit, on confirme tout ce mouvement. ” C’est en fait depuis la signature de l’accord nucléaire en juillet 2015 que les entreprises occidentales s’intéressent à nouveau à l’Iran “, explique un des directeurs, Nabil Jijakli. C’est aussi le cas des sociétés belges. Plusieurs demandes d’assurance sont à l’étude chez nous et quelques gros dossiers sont en préparation. Nous venons d’abaisser notre niveau de risque à 6 (sur une échelle de 7). Une mission économique belge s’est rendue sur place en novembre dernier. Il y a donc un effet d’entraînement. Même s’il faut garder à l’esprit deux bémols. Un : les sanctions du dossier nucléaire peuvent être réactivées très rapidement en cas de nouveau litige. Et deux : d’autres sanctions existent toujours, concernant les droits de l’homme, tandis que subsistent des organisations jugées terroristes par les Etats-Unis comme les ” Gardiens de la révolution “. Ceci étant, le point encourageant de notre point de vue, c’est que les Belges sont bien considérés en Iran, à l’instar des Italiens ou des Allemands. L’occasion d’y abattre une carte commerciale ?

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