L’industrie allemande va augmenter les salaires, (petite) bonne nouvelle pour la Belgique

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Le puissant syndicat allemand de la métallurgie IG Metall et le patronat se sont mis d’accord mardi matin pour augmenter de 3,4% les salaires des employés du secteur en Bade-Wurtemberg, un accord régional qui devrait sauf surprise valoir pour l’ensemble du pays.

A l’issue d’une quatrième réunion de négociations depuis la mi-janvier, représentants des employeurs et des salariés d’une importante part de l’industrie allemande (automobile, machines-outils, électronique etc.) ont trouvé un compromis sur une hausse des salaires valable jusqu’au 31 mars 2016, mais également sur la cessation progressive d’activité et la formation professionnelle.

Cet accord, décroché après de longues heures de pourparlers, est un “pas important pour l’organisation du monde du travail et la stabilisation de la conjoncture”, s’est réjoui IG Metall dans un communiqué. La fédération patronale régionale, Südwestmetall, a de son côté qualifié de “douloureux” le compromis sur les salaires, mais a salué les avancées sur les “thèmes qualitatifs” de l’âge et de la formation.

Le Bade-Wurtemberg prend ainsi le rôle de région-pilote dans un ballet de négociations bien rodé. Les négociations sont menées région par région et traditionnellement, le premier accord trouvé dans une région est ensuite validé par les autres, aucune négociation n’étant menée directement au niveau national.

A l’origine, IG Metall réclamait une augmentation des salaires de 5,5% sur un an, ainsi qu’une meilleure prise en charge par les entreprises des formations de leurs salariés et de nouvelles règles pour les fins de carrière des employés, notamment les départs en pré-retraite.

Le syndicat patronal Gesamtmetall avait fait une contre-proposition à 2,2% d’augmentation salariale.

Un petit pas en avant pour la position concurrentielle de la Belgique

La hausse salariale de 3,4% qui concerne 3,7 millions de travailleurs allemands des secteurs technologique et du métal représente une petite amélioration de la position concurrentielle des entreprises belges par rapport à leurs homologues allemands, réagit la fédération sectorielle Agoria. “La route est néanmoins encore longue”, tempère-t-on.

Fin 2014, le cout salarial horaire dans les secteurs technologique et du métal s’élevait à 43,6 euros en Belgique pour 41,4 euros en Allemagne. Malgré l’amélioration que représente cette hausse de 3,4%, l’Allemagne “n’est que l’un de nos partenaires”, nuance la fédération de l’industrie technologique, qui souligne que dans la zone euro, le coût horaire moyen dans le secteur est de 34 euros. Agoria estime que la Belgique se trouve dans la même situation que l’Allemagne en 2008-2009, lorsqu’elle faisait face à un handicap salarial. S’en était suivie une longue période de modération, les salaires n’étant pas repartis à la hausse avant 2013-2014.

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