“Jean Stéphenne apporte son énorme expérience à Bone Therapeutics”
L’ancien patron de GSK prend la présidence de la biotech carolo, alors qu’elle affiche d’excellents résultats cliniques. Mais éprouve des besoins de financement plutôt urgents.
1. Jean Stéphenne vient d’accepter de prendre la présidence de Bone Therapeutics. Que peut vous apporter sa présence ?
Il vient compléter un CA déjà bien renforcé ces derniers mois. Jean Stéphenne nous amène un grand réseau et une énorme expérience dans la pharmacie en général, y compris la thérapie cellulaire puisqu’il préside Ti Genix. C’est l’homme qui a conduit la transformation de GSK à Rixensart d’une entreprise de 50 personnes en un géant du développement et de la commercialisation des vaccins. Il nous apportera incontestablement une vision de la construction d’entreprises biotechnologiques.
2. L’année 2017 fut difficile pour Bone Therapeutics avec l’échec inattendu de la levée de fonds. Comment allez-vous franchir le cap de 2018 ?
Certes, il y a eu ce problème de levée de fonds dû au fait du prince, dirons-nous ( le laboratoire russe Pharmstandard, leader de l’opération, s’est rétracté en dernière minute sans guère d’explication, Ndlr). Cela ne doit toutefois pas occulter les bons résultats cliniques enregistrés l’an dernier. Une nouvelle étude internationale a validé l’efficacité et la sécurité de notre produit allogénique (Allob), à base de cellules d’un donneur sain. Nous avons par ailleurs conclu un partenariat avec Asahi Kasei Corporation pour Preob, notre produit autologue (à partir des cellules du patient), pour le traitement de l’ostéonécrose de la hanche. Tout cela, ce n’est quand même pas rien.
Pour cette année 2018, le Preob sera en phase III. Nous avons achevé le recrutement de patients pour les études de phase II d’Allob, tant pour la consolidation des fractures que pour la fusion vertébrale. Les études cliniques sont lancées. Nous devrions avoir les résultats en fin d’année pour la première pathologie et en 2019 pour la seconde.
Maintenant, c’est vrai, l’argent est le nerf de la guerre. Notre trésorerie nous permet de tenir jusqu’à l’été. Nous devrons donc trouver des financements. Tant que nous continuerons à délivrer des résultats cliniques intéressants et que nous veillerons à créer des leviers de croissance, les choses devraient pouvoir avancer correctement.
3. Ti Genix, présidée par Jean Stéphenne, vient d’être rachetée par son partenaire japonais. Privilégiez-vous un tel scénario pour Bone Therapeutics ?
L’avenir le dira. Tout est question de timing et de conditions. L’essentiel est d’avancer dans le développement de nos produits, en sachant que, plus nous avançons dans les études cliniques, plus les besoins financiers seront élevés. En parallèle, nous travaillons sur l’optimalisation des procédés de fabrication afin de préparer la commercialisation. Les produits allogéniques, que l’on peut produire en grand nombre, ont le potentiel commercial le plus fort. C’est très important, en particulier sur le marché de l’orthopédie où il y a peu d’innovations. Nous avons là, avec Allob, un très beau vecteur de création de valeurs.
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