HP arrête les tablettes, les smartphones, et lâche les PC

© REUTERS/Thierry Roge

Le groupe a annoncé un bouleversement total de sa stratégie, en stoppant la production de sa tablette TouchPad et de ses smartphones sous WebOS, et en cherchant à se séparer de sa division PC pour se réorienter vers les services. Pour cela, il rachète l’éditeur de logiciels Autonomy.

Le géant américain de l’informatique Hewlett-Packard a annoncé une spectaculaire transformation du groupe, passant par une éventuelle séparation de sa division ordinateurs, le rachat de l’éditeur de logiciels Autonomy et l’arrêt de la production de sa tablette et de ses smartphones sous WebOS. HP, qui a bâti sa réputation sur le matériel informatique, concrétise le changement de stratégie qu’avait dit vouloir mettre en oeuvre son nouveau patron, Léo Apotheker, après être entré en fonction à l’automne 2010: le groupe met le cap résolument sur les logiciels et les services informatiques pour entreprises, des activités à plus forte valeur ajoutée.

La société californienne, qui abaisse par ailleurs ses prévisions financières annuelles, a indiqué qu’elle allait arrêter de produire sa tablette informatique TouchPad et les smartphones utilisant le système d’exploitation webOS, acheté 1,2 milliard de dollars à Palm en 2010.

HP “est un à moment critique de son existence”, a commenté Leo Apotheker, ancien patron du groupe allemand de logiciels professionnels SAP. Ces annonces apportent des “changements aux fondamentaux” du groupe.

La division PC pourrait faire l’objet d’un spin-off

Pour sa division ordinateurs, le groupe précise que son conseil d’administration “a autorisé l’exploration de stratégies alternatives” dont une “séparation totale ou partielle”. Mais ce processus, qui devrait prendre entre 12 et 18 mois, pourrait aussi ne pas déboucher, a précisé Leo Apotheker.

Le marché des ordinateurs est atone depuis l’explosion du marché des smartphones, de plus en plus puissants, et l’arrivée de nouvelles tablettes telles que l’iPad d’Apple. Même si HP reste le leader sur le marché du PC en termes d’unités vendues, le chiffre d’affaires de cette division a baissé de 3% sur un an. Une éventuelle séparation n’inclurait pas les imprimantes, les appareils de stockages ou de mise en réseau. Michael Holt, analyste de Morningstar, a qualifié cette décision de “positive”, car cette activité “ralentissait le reste de la société”. “S’en séparer serait une bonne chose, cela éliminerait une distraction importante pour les investisseurs et la direction”, a-t-il expliqué à l’AFP.

Les ventes des tablettes d’HP TouchPad lancées début juillet pour concurrencer l’iPad d’Apple “ne répondant pas aux attentes du groupe”, HP a pris la “difficile mais nécessaire” décision d’arrêter les frais, a déclaré Léo Apotheker.

A l’inverse, d’autres secteurs “présentent de bien meilleures marges et bénéfices que l’activité ordinateurs”, a renchérit Mark Margevicius, du cabinet Gartner.

Cap sur les services et le cloud computing

Le coûteux achat d’Autonomy, valorisé à 10,24 milliards de dollars, est un pari sur un marché en croissance. Selon les termes de l’accord, approuvé par les conseils d’administration des deux entreprises, HP offre 42,11 dollars par action en numéraire, soit une prime de 64% sur le cours de clôture du titre Autonomy mercredi à la Bourse de Londres, où le groupe est coté. L’éditeur, qui revendique 25 000 clients et emploie environ 2700 personnes, dispose de deux sièges, l’un à Cambridge (est de l’Angleterre) et l’autre à San Francisco. II a été fondé en 1996 pour tirer profit de technologies développées à l’université de Cambridge, qui aident les entreprises à mieux gérer et exploiter d’énormes masses de données. “Autonomy a un modèle économique attractif, y compris un ensemble solide de solutions basées sur l’informatique dématérialisée, qui est en ligne avec les efforts d’HP d’améliorer son offre”, a commenté Léo Apotheker.

Parallèlement à ces annonces, HP a publié un bénéfice très légèrement meilleur qu’attendu pour le troisième trimestre de son exercice décalé, à 1,93 milliard de dollars, en progression de 9% sur un an. Mais il a abaissé ses prévisions de profit et chiffre d’affaires pour l’année.

Trends.be avec L’Expansion.com

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