Fusion Opel-Peugeot-Citroen, une mauvaise idée ?

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La rumeur d’une fusion des activités automobiles de GM Europe et de PSA Peugeot-Citroën s’intensifie ces dernières semaines. Objectif : rentabiliser des activités devenues déficitaires. Fitch estime que l’opération prendra trop de temps avant de générer des effets positifs.

Assistera-t-on à la naissance d’un nouveau numéro deux européen de l’automobile ? Cela pourrait arriver avec la mise en commun des activités automobiles de GM Europe et de PSA Peugeot Citroën, qui réunirait les marques Opel, Vauxhall, Peugeot et Citroën. Des discussions discrètes se tiendraient dans les coulisses, et porteraient sur la création d’une joint-venture (50/50) où le constructeur américain apporterait 10 milliards de dollars. Cette entreprise deviendrait le numéro deux européen de l’automobile, avec 18,5% de part de marché, contre 25% pour le groupe Volkswagen (source : Automotive News).

L’analyste vedette de Morgan Stanley, Adam Jonas, estime que ce serait une excellente idée. “Combiner les intérêts de grands constructeurs européens avec des ressources financières limitées pourrait fournir une solution de réduction de capacité (“capacity exit”) qui a sauvé l’industrie auto américaine en 2009″.

Trop graduel

L’agence de rating Fitch vient de refroidir l’enthousiasme : elle estime, dans un communiqué, qu’une pareille fusion n’était que pas “une solution à court terme.” Les gains d’une telle opération seraient trop “graduels et pourraient prendre des années avant que PSA et Opel n’en tirent bénéfice”. Parmi les freins figure l’examen de l’accord par la Commission européenne, qui devra valider sa conformité aux règles de la concurrence. Ce délai ne réglerait pas la consommation du cash pour PSA qui durera “au moins jusqu’en 2014”. L’autre écueil important est la résistance “politique et sociale”.

L’analyse de Fitch porte sur le risque de voir le rating de PSA (BB-/negative) se détériorer vers la catégorie “B” avant que les effets positifs d’une joint-venture soient ressentis.

GM et PSA Peugeot Citroën ont déjà conclu un accord de collaboration sur certains modèles, assorti d’une prise de participation de 7% du constructeur américain dans PSA. Ce dispositif inclut la création d’une joint-venture pour les achats. Mieux vaudrait, selon Fitch, accélérer la mise en oeuvre de ces accords.

Les constructeurs européens sont confrontés à un recul du marché de 7,2% sur les 9 premiers mois de 2012. GM Europe perd de l’argent depuis plus de dix ans, PSA affiche une perte dans l’activité automobile depuis 2011. GM a exploré plusieurs solutions pour ses activités européennes, depuis leur revente à un accord avec Fiat, brièvement discuté début 2012 (selon le Wall Street Journal).

Robert van Apeldoorn

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