Flambée des faillites en Belgique: près de 1.000 entreprises ont mis la clé sous la porte en mai
Le nombre de faillites en Belgique a progressé de façon ininterrompue ces derniers mois. En mai, près d’un millier (988) d’entreprises ont dû mettre la clé sous la porte. En Flandre, un nombre record de faillites a même été rapporté. Selon le bureau Graydon, qui compile ces données, la vague de faillites attendue après la période de pandémie est arrivée, et prend de l’ampleur.
Plusieurs mesures ont été prises pendant la crise sanitaire afin de protéger les entreprises. Graydon mettait depuis longtemps en garde contre une vague de faillites à la levée de ces mesures, et celle-ci est arrivée. “Nous constatons maintenant une hausse continue, mois après mois, depuis huit mois, du nombre de déclarations de faillites.”
Les 988 faillites représentent près du double du nombre d’entreprises en fin de vie de mai 2021. Mai 2022 est le troisième pire mois de mai en la matière jamais enregistré en Belgique. Il occupe même la tête en Flandre, qui a vu le mois dernier le nombre record de 566 sociétés cesser leurs activités.
Depuis janvier, 4.092 entreprises ont été déclarées en faillite dans le pays, soit 55% de plus que sur la même période un an plus tôt. Les faillites ont concerné 6.711 emplois depuis le début de l’année 2022. Les secteurs de la construction (809 entreprises depuis janvier) et de l’horeca (682) ont été les plus concernés par des faillites.
La fin d’activités la plus importante en nombre d’emplois est celle de B&E Cleaning à Bonheiden. Déclarée début mai, elle laisse 129 personnes sur le carreau.
Selon Graydon, malgré les mesures prises par les autorités pour soutenir les entreprises pendant la crise sanitaire, les petites sociétés ont massivement dû réinjecter du capital. “Les effets des chocs les plus récents – l’inflation, la pénurie de matériaux, les changements de consommation, … – sont pour nombreuses d’entre elles le coup de grâce.”
Dans une réaction publiée mercredi soir, l’association des indépendants flamands, Unizo, dit craindre que le pire soit à venir. Elle demande des mesures telles que la prolongation du système de chômage temporaire au-delà du mois de juin, pour cause de force majeure.
L’organisation patronale appelle également les syndicats à “revenir à la raison”. “Il est irresponsable de la part des syndicats, en ces temps économiquement difficiles où l’on s’attend à un nombre record de faillites, de plaider pour une augmentation des salaires en plus de l’indexation”, déclare Danny Van Assche. Au contraire, selon l’administrateur délégué d’Unizo, les entreprises en difficulté ne devraient pas appliquer l’indexation automatique des salaires.