Exclusif : Nestlé monte à 30 % dans le capital de Marcolini

Nestlé a procédé à la conversion d’obligations convertibles des Chocolats de l’Iris lui permettant de monter jusqu’à 30 % dans le capital de la holding de Pierre Marcolini. La montée en puissance du géant helvétique laisse entrevoir une reprise en main salutaire pour les chocolats de Pierre Marcolini.

Selon nos informations, Nestlé aurait procédé à la conversion d’obligations convertibles des Chocolats de l’Iris lui permettant de monter jusqu’à 30 % dans le capital de la holding de Pierre Marcolini. Prévue dans une convention signée en 2007 lorsque le géant de l’agroalimentaire s’était invité en prenant 4,5 % des parts, la conversion d’obligations tombe à pic pour le chocolatier “haute couture” de la place du Sablon. Car, en filigrane, la montée en puissance de Nestlé laisse entrevoir une reprise en main salutaire pour les Chocolats de l’Iris.

Une nécessité au vu des difficultés financières du chocolatier. “Tous les jours, je suis au bord de la faillite”, déclarait d’ailleurs Pierre Marcolini au journal La Tribune l’été dernier. A raison car, si les résultats 2010 sont en passe d’être clôturés et qui, selon des proches de l’entreprise, seraient “catastrophiques”, les deux derniers exercices en date témoignent d’une trésorerie en souffrance. Ainsi, au cours de l’exercice arrêté au 30 juin 2009, le chiffre d’affaires des Chocolats de l’Iris s’est tassé à 7,3 millions d’euros (en baisse de 10 % sur un an) et sa perte s’est creusée à quelque 3,4 millions d’euros, après avoir déjà essuyé une perte de 600.000 euros en 2008.

Résultat : après avoir brûlé les 10 à 15 millions d’euros avancés par Nestlé, la situation des Chocolats de l’Iris serait telle “qu’elle souscrit des emprunts pour payer des salaires”, révèle un initié. Les maux sont connus : baisse du tourisme, crise économique, lourds investissements dans le réseau (surtout à Paris et Anvers), etc.

En convertissant ses obligations, le groupe helvétique transforme la dette des Chocolats de l’Iris en fonds propres pour lesquels il n’y a plus d’intérêts à payer. Une méthode qui permet aussi d’alléger le niveau d’endettement tout en nettoyant un peu le bilan. Surtout, cela permet de pérenniser la marque Marcolini. Car, devenu directeur de création chez Nestlé, l’optique était que Pierre Marcolini soit au chocolat premium de Nestlé ce que Marc Jacobs est aux collections de Louis Vuitton. Une idée séduisante aux retombées économiques et médiatiques. A condition, bien sûr, de ne pas tomber en faillite.

Valéry Halloy

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