En visite chez Vanparys, où la dragée n’est plus à la fête (En images)

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Nous l’avons appris alors que nous mettions cet article en pages : le fabricant de dragées Vanparys, installé à Evere, se déclare en faillite. Triste fin pour ce chocolatier confiseur vieux de 130 ans. A moins qu’un repreneur providentiel ne sauve cette entreprise dont les produits sont traditionnellement associés à quelques-uns des grands moments de notre vie ? Petite visite des ateliers où couleurs et saveurs ont fait saliver notre photographe. Par Arnaud Martin.

La fin d’une époque ?

C’est la défection de son client principal, la chaîne de magasins Ava, spécialisée dans les articles de fête, qui a précipité la perte de Vanparys, fondée en 1889 et employant encore 35 personnes. L’entreprise réalisait en effet l’essentiel de ses ventes en Belgique, particulièrement en Flandre. ” La Belgique représente 60% des ventes, nous précisait en décembre Thibaut van Hövell, le CEO qui avait repris l’entreprise en 2012. Avec la France, elle est notre marché le plus important, mais nous vendons dans une vingtaine de pays différents. ” La marque belge s’appuyait sur la grande distribution, des revendeurs indépendants et quelques magasins plus diversifiés, comme le groupe Ava.

En 2017, l’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires dépassant les six millions d’euros, et après plusieurs années encourageantes, Vanparys s’était même décidée à racheter Régence, un concurrent installé dans le sud de la France. Mais différentes mauvaises surprises ont rendu l’opération moins intéressante que prévu. Une ligne de production est tombée en panne, suscitant des problèmes de livraison chez les clients français. Ceux-ci ont donc annulé leurs commandes et Vanparys, se retrouvant in fine avec des surplus, a dû se mettre à l’abri de ses créanciers via une procédure de réorganisation judiciaire fin 2018. ” L’intégration de notre concurrent a été compliquée “, nous confiait le patron lors du shooting pour ce reportage. A l’époque, il espérait encore redresser la situation…

Dommage pour nos traditions car, au chocolat ou aux amandes, les dragées ne sont pas une gourmandise comme les autres. Associées à la fête et aux moments importants, elles se dégustent principalement lors de grandes occasions. Chez nous, elles sont souvent offertes pour un baptême. Mais l’habitude diffère selon les régions. ” Si chez les catholiques, on en offre lors d’une naissance ou d’un mariage, on retrouve aussi cette tradition chez les musulmans et les orthodoxes, expliquait Thibaut van Hövell. En France, elles sont surtout réservées pour les mariages, ce qui engendre une très forte saisonnalité. Au Portugal, c’est à l’occasion de Pâques qu’on se les donne. Mais de façon générale, c’est un marché qui reste relativement stable. ” Cette stabilité du marché pourrait-elle décider un providentiel repreneur à miser sur l’expertise et l’excellence des produits Vanparys ? C’est toujours possible.

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