En conflit avec ses salariés, le gérant d’un Quick change la serrure du restaurant
Le gérant d’un restaurant Quick de Villeneuve-sur-Lot, en France, dont la fermeture prochaine avait été annoncée, a fait changer les serrures de l’établissement dans la nuit de mercredi à jeudi, en plein conflit social, autour des conditions de licenciement de salariés, a-t-on appris de sources concordantes.
“Mon manager a découvert ce matin à 8h00 qu’il ne pouvait plus ouvrir les portes. Les serrures avaient été changées et un écriteau affiché sur la porte indiquait “restaurant fermé”, a déclaré à un correspondant de l’AFP le directeur du Quick, Sylvain Milhouet, précisant qu’aucune explication n’avait été donnée par le gérant.
Il a dénoncé une méthode de “patron gangster”. Les 16 salariés du restaurant ouvert en septembre 2009 avaient reçu courant février un courrier les convoquant pour des entretiens préalables de licenciement, prévus les 20 et 21 février et finalement reportés. Depuis, les employés, opposés à la fermeture du site, ont procédé à trois débrayages pour obtenir des négociations.
Jointe par l’AFP, la direction de Quick France a confirmé le projet de fermeture, “pour des raisons économiques”. “Le changement du mode d’exploitation du restaurant n’apporterait pas de viabilité à un site dont l’emplacement commercial n’a pas porté les fruits escomptés”, a-t-elle indiqué.
“Je condamne les méthodes employées, il n’y a pas de concertation”
L’enseigne, qui explique ne pas être impliquée dans la gestion économique et sociale du site, dépendant de son franchisé (le gérant), indique regretter cependant “la maladresse avec laquelle les modalités d’information sociales ont été faites aux salariés de ce restaurant”, et invite les parties “à renouer le dialogue”.
“Je condamne les méthodes employées, il n’y a pas de concertation, de dialogue possible, les responsables sont injoignables”, a accusé de son côté le maire PS de Villeneuve, Patrick Cassany. “Il faut absolument que le dialogue reprenne”, a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur assure que le gérant est aux abonnés absents. Il a montré à l’AFP un courrier de ce dernier, reçu jeudi, où il indique avoir fermé le restaurant pour “raisons sanitaires” suite à une visite d’un représentant de Quick France avec lequel il est tombé d’accord. L’argument est rejeté par les salariés, qui assurent avoir été félicités par ce même responsable sur la tenue du restaurant.
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