Editions de l’Avenir: 60 équivalents temps plein menacés

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La direction des Éditions de l’Avenir a annoncé mardi, au cours d’un conseil d’entreprise, son intention de supprimer 60 équivalents temps plein, sur un total de 280 travailleurs. Selon la direction, ce “plan de redéploiement”, qui passe par un licenciement collectif, vise à garantir le futur de l’éditeur du journal L’Avenir dans un contexte de baisse généralisée des ventes des titres de presse.

Ces emplois menacés concernent principalement les services rédactionnels et commerciaux des Éditions de l’Avenir, le site web lavenir.net et sa version mobile et le JDE (Journal des enfants). Le magazine gratuit Proximag, édité par L’Avenir Advertising (LAA), n’est pas concerné par la restructuration envisagée même si “des réflexions sont toutefois menées pour moderniser ce média”.

L’Avenir Hebdo (LAH) qui édite Moustique et TéléPocket n’est pas davantage concerné par les licenciements envisagés. Selon la direction des Éditions de l’Avenir, aux mains du groupe Nethys, la première phase d’information et de consultation de la procédure Renault démarrera cette semaine avec les représentants du personnel.

“Ce n’est qu’à l’issue de cette procédure légale qu’une décision définitive sera prise quant au nombre d’emplois affectés par ce licenciement collectif”, précise-t-elle. La direction évoque un “plan de transformation et de croissance”, qui prévoit “le renforcement de l’ancrage local et dans les grandes villes wallonnes, le développement d’une offre digitale d’information de qualité et la concrétisation des synergies entre les pôles Télécom et Média”.

17 années de service

L’objectif est de faire du journal L’Avenir, deuxième quotidien francophone en Wallonie, avec 24,32% de parts de marché et plus de 77.000 exemplaires vendus quotidiennement, le premier quotidien francophone. “Nous allons traverser une période humainement difficile. Les équipes sont soudées, très attachées à leur média: en moyenne nos collaborateurs comptent 17 années passées dans la maison.

Cette transformation est indispensable pour garantir un futur à notre journal. Nous la mènerons dans le respect de chaque collaborateur”, déclare Jos Donvil, administrateur délégué des Éditions de l’Avenir, cité dans un communiqué. La direction a également annoncé au personnel que L’Avenir serait dorénavant imprimé à Nivelles, par le groupe Rossel, ce qui implique un changement de format du journal qui passera au format dit “berlinois”, selon une source au sein de la rédaction.

“Consternation”

Dans un communiqué commun, les représentants du personnel, la Société des rédacteurs et l’AJP évoquent un “gâchis” et leur “consternation”. “La tempête qui a secoué notre actionnaire fait de premières victimes. Mais pas celles que l’on croyait. C’est au sein même d’un journal quotidien, et du deuxième groupe de presse francophone, que des têtes roulent. C’est en vain que les représentants du personnel ont interpellé durant des mois les administrateurs de Publifin et de Nethys, sur leurs responsabilités en tant que patrons de presse.

C’est également en vain que le monde politique a lui aussi été interpellé, sur le sort d’un média pris, malgré lui, dans la même tempête, et dont les journalistes ont montré toute leur indépendance et leur rigueur, durant ces temps troublés. La même rigueur, pendant ce temps, n’était visiblement pas de mise, dans la gestion de l’entreprise”, regrettent-ils, déplorant au passage le choix de l’imprimeur, qui va selon eux à l’encontre de l’avis “unanime” de l’équipe de direction et du personnel du groupe.

S’agissant du plan social, les délégations du personnel indiquent qu’elles seront particulièrement attentives à la manière de le mener, et de cibler les personnes. “Il en va de la sérénité de négociations qui seront longues. Pendant ce temps, les équipes de L’Avenir comptent bien continuer à assumer leur mission avec la même rigueur et la même passion.”

Rappelant que les fonds gérés par Nethys proviennent du public et soulignant l’enjeu “hautement démocratique”, les représentants du personnel demandent également de la transparence autour de la stratégie envisagée à long terme. Enfin, alors que l’édition namuroise de L’Avenir va fêter son centenaire, les représentants du personnel estiment qu’annuler les cérémonies serait “une marque d’irrespect total par rapport au produit”, et ne serait pas correct par rapport aux générations de journalistes et lecteurs qui se sont succédé.

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