EADS-BAE: la fusion du siècle n’aura pas lieu

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Les deux groupes européens d’aéronautique et de défense ont annoncé mercredi la fin de leurs discussions en vue de fusionner. Ils mettent en cause l’absence d’accord entre les gouvernements de la France, de l’Allemagne et du Royaume-Uni.

Pas facile de réussir une “fusion du siècle”, surtout quand elle nécessite le feu vert de plusieurs pays. EADS et BAE Systems l’ont appris à leurs dépens. Les deux groupes aéronautiques ont annoncé mercredi l’échec de leur projet de fusion en raison de l’absence d’accord des gouvernements.

Peu avant le communiqué officiel des deux entreprises, des sources proche du dossier ont évoqué un échec dû au refus de l’Allemagne. “Ça n’a pas marché parce que les Allemands ont bloqué”, a notamment déclaré une source auprès de l’AFP. La surprise, c’est que l’on s’attendait qu’EADS et BAE Systems demandent au régulateur britannique d’accorder un délai supplémentaire pour poursuivre les négociations au delà de la date butoir qui arrivait à échéance ce mercredi à 18 heures. Or ils ont renoncé à cette démarche: le constat d’échec est donc définitif.

EADS et BAE ont souligné que leur projet avait toutefois une “logique industrielle solide” et représentait une “opportunité unique”. Et ils ont mis en avant la responsabilité des politiques. “Nous sommes évidemment déçus de ne pas avoir été capables de parvenir à un accord acceptable avec nos différents gouvernements”, France, Allemagne et Royaume-Uni, a ainsi déclaré le patron de BAE Systems, Ian King. Son homologue d’EADS, Tom Enders, grand artisan du projet, a quant à lui jugé qu’il était “dommage” que les deux groupes aient échoué mais s’est dit “content” d’avoir essayé.

Immédiatement, le titre du groupe de défense britannique BAE Systems a accusé une forte baisse à la Bourse de Londres. A l’inverse, le titre du groupe EADS a bondi en début d’après-midi à la Bourse de Paris, avec une hausse de près de 3%. Le lendemain de l’annonce du projet de fusion, intervenue le 12 septembre, l’action EADS avait chuté tandis que celle de BAE Systems bondissait, les analyses mettant alors en doute l’intérêt de l’opération et sa faisabilité eu égard notamment à son caractère politiquement sensible.

Reste que les oppositions à la fusion ne venaient pas que des Etats. La société d’investissements Invesco Perpetual, premier actionnaire de BAE Systems avec 13,3% du capital, avait fait part lundi de “réserves significatives” concernant le projet de fusion, s’inquiétant notamment pour le versement des dividendes aux actionnaires.

L’Expansion.com

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