Duferco et NLMK : divorce à l’amiable

L’italien Duferco et le russe NLMK ferment et dépècent SIF, coentreprise fondée en 2006. Avec de grandes conséquences en Belgique.

L’italien Duferco et le russe Novolipetsk Steel (NLMK) ont annoncé mercredi la fin de leur joint-venture SIF, fondée en 2006, et la répartition des outils industriels de cette coentreprise. Un divorce à l’amiable qui permet au groupe russe de réaliser, en Europe occidentale, la plus grosse expansion de son histoire hors de Russie mais qui coupe le haut-fourneau carolorégien de Carsid de son aval et laisse son sort en suspens.

“Les partenaires (au sein de SIF) se recentreront chacun sur leur coeur de métier”, a résumé Antonio Gozzi, président et administrateur délégué de Duferco Belgium, au cours d’une conférence de presse tenue à l’issue de trois conseils d’entreprise extraordinaires à Charleroi, Clabecq et La Louvière.

Duferco conserve la filière “produits longs” (aciérie électrique, trains à fils) de Duferco La Louvière ainsi que la phase à chaud de Carsid (haut-fourneau, agglomération) pour lequel il se donne jusqu’à la fin de 2012 pour trouver “une solution industrielle à long terme”. En d’autres termes, si Duferco ne parvient pas à trouver dans les 18 mois des débouchés pour le haut-fourneau carolo et son millier de travailleurs, à l’arrêt depuis novembre 2008, le site sera définitivement condamné.

Au total, Duferco conserve quelque 1.500 emplois en Wallonie et prévoit plus de 100 millions d’euros d’investissement dans les prochaines années dans sa filière de produits longs intégrée. “On met à disposition de cette activité tout notre réseau commercial dans le monde”, a assuré Antonio Gozzi.

NLMK, de son côté, reprend en grande partie les actifs de SIF en intégrant les acvités de transformation de produits plats de Duferco La Louvière, le site de Duferco Clabecq ainsi que les centres de service et distribution, ce qui représente près de 1.700 emplois au total en Belgique. Le groupe russe met également la main sur les sites de SIF en France, en Italie et aux Etats-Unis.

Duferco et NLMK, qui se partagent donc l’usine de Duferco La Louvière, ont également prévu que le four électrique louviérois (Duferco) fournira, pendant trois ans, quelque 200.000 tonnes de brames au laminoir à chaud (NLMK).

Le groupe russe, qui ne prévoit pas de suppression d’emplois et entend maintenir une politique de concertation dans les sites belges, a également annoncé son intention d’investir 80 millions d’euros en Belgique et en France sur la période 2012-2015 avec pour objectif d’augmenter “considérablement” le niveau de production : “Notre ambition est d’accéder aux marchés de haute valeur ajoutée avec des produits haut de gamme”, a assuré Anton Bazulev, directeur des relations externes de NLMK.

NLMK, qui applique un modèle de sidérurgie intégrée, continuera de fournir des brames russes, particulièrement compétitifs, à ses sites de La Louvière et Clabecq. NLMK précisera dans les prochaines semaines sa stratégie industrielle. Les détails financiers de l’opération entre Duferco et NLMK ne seront pas communiqués avant jeudi.

Basé à Lipetsk, NLMK a produit 11,5 millions de tonnes d’acier en 2010 pour un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros. Il compte près de 60.000 travailleurs. Le groupe italien Duferco, qui compte quelque 8.500 collaborateurs dans le monde, est quant à lui présent en Wallonie depuis 1997 et la reprise du site de Clabecq.

Trends.be, avec Belga

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content