Delhaize-Ahold: les accords passés seront respectés, mais…

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L’accord conclu mi-février entre les syndicats et la direction de Delhaize dans le cadre de l’importante restructuration sera respecté, a indiqué lundi la CNE, à l’issue d’un conseil d’entreprise. Malgré cette assurance, le SETCa demeure prudent, évoquant un conseil d’entreprise “de bois”, n’ayant pas permis de restaurer la confiance.

Les organisations de travailleurs craignaient de voir les accords remis en cause après que la direction de Delhaize avait confirmé la semaine dernière l’existence de discussions en vue d’une fusion avec le groupe néerlandais Ahold.

Au cours du conseil d’entreprise de lundi, elles ont pu faire part de leurs inquiétudes, face notamment à Frans Muller, CEO du groupe mondial. “Sa présence illustre le fait qu’ils se rendent compte de nos soucis”, a commenté Delphine Latawiec, secrétaire nationale CNE. “La direction belge a précisé qu’elle n’avait pas été au courant des discussions de rapprochement entre Ahold et Delhaize et que celles-ci sont intervenues après la restructuration. Les investissements promis seront maintenus”, a-t-elle ajouté.

Cette garantie d’investissements ne rassure pas son homologue du SETCa, Myriam Delmée. “Les investissements sont garantis mais seront effectués sous quelle structure? Après fusion éventuelle, quels seront les magasins qui profiteront de ces investissements? “, s’interroge Mme Delmée qui a qualifié d'”un peu courte” l’intervention de la direction belge lundi.

“Prémices de contacts”

A propos d’un éventuel rapprochement avec Ahold, la direction a indiqué qu’il s’agissait de “prémices de contacts” pour voir si une première collaboration était possible, selon la CNE. Un porte-parole de Delhaize a confirmé que les discussions avec la maison-mère d’Albert Heijn étaient à un tout premier stade. Savoir s’il s’agit d’une fusion ou d’une reprise n’est pas à l’ordre du jour, d’après lui.

Sur ce point, l’aile néerlandophone du syndicat chrétien se montrait méfiante. “Nos questions précises demeurent sans réponse”, a commenté Veerle Verleyen (LBC). Le syndicat craint des conséquences pour le personnel en cas de fusion ou de reprise. “Les travailleurs sont dans l’incertitude alors que le développement d’un nouveau concept de magasin requiert de la sérénité”, ajoute-t-elle. Des actions ne sont pas exclues, mais le syndicat doit d’abord consulter sa base à ce sujet. Le SETCa souligne également l’incertitude dans laquelle doivent évoluer les travailleurs. La première démarche du syndicat socialiste sera d’informer ses membres, mais “si des travailleurs voulaient passer à l’action, on les soutiendrait”, a ajouté Mme Delmée.

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