“D’ici deux ans, 60% des machines à laver seront vendues en ligne”

Pieter Zwart, CEO de Coolblue © DR

C’est l’une des prédictions de Pieter Zwart, CEO de Coolblue, concurrent de Media Markt et de Vanden Borre. C’est l’un des premiers acteurs du commerce électronique en Belgique et aux Pays-Bas, disponible uniquement en néerlandais, mais qui compte bien un jour parler français.

Coolblue ? Le nom n’est pas encore bien connu des francophones en Belgique, car ce service de vente en ligne d’électronique grand public n’est encore disponible qu’en néerlandais. Pour le moment. “Ce n’est pas encore planifié, mais on a nos rêves” dit Pieter Zwart, de passage en Belgique. Une évolution probable, car Coolblue a pris un poids très important. L’entreprise, basée aux Pays-Bas, est aussi active en Belgique. Elle exploite on concept hybride : ventes en ligne épaulée par quelques magasins. Elle vend tout, du smartphone au frigo. Coolblue compte 5 magasins aux Pays-Bas et 3 en Belgique, en Flandre. Le dernier a été ouvert aux portes de Bruxelles, en octobre, chaussée de Louvain, à la place d’un ancien Tonton Tapis.

Une croissance de plus de 50% par an

Le groupe, basé aux Pays-Bas, a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 555 millions d’euros en 2015 (dont 180 millions d’euros en Belgique), avec une croissance de 54% par an. Il espère arriver au milliard sur l’année entre cet été et l’été 2017. Pour se faire une idée de l’importance prise par Coolblue, un magasin Media Markt représente entre 25 et 50 millions d’euros de vente, et Vanden Borre, 383 millions d’euros de ventes en 2015.

La rapidité de la livraison est un élément clef

Le patron et fondateur, Pieter Zwart, qui est passé à la rédaction de Trends Tendances (et Trends.be) avant l’ouverture du magasin de Zaventem, estime que le marché de l’électronique grand public est fortement poussé vers la vente en ligne. “C’est une tendance lourde” estime-t-il, ” nous sommes bien placés pour en bénéficier.” Il n’y a guère d’articles qui ne soient pas adaptés à la vente en ligne. “D’ici deux ans, 60% des machines à laver se vendront sur internet” avance-t-il. “Aller dans un magasin n’apporte pas grand-chose, vous n’allez pas essayer la machine. Et vous ne la ramènerez pas vous-même chez vous, elle vous sera livrée.” Un des éléments importants est la rapidité de la livraison : le lendemain pour une commande passée le soir (pour l’électronique pas trop lourde), y compris le dimanche, gratuitement, et le jour même moyennant un supplément, au départ d’un stock central situé à Tilburg, entre Anvers et Rotterdam. La concurrence a suivi.

Bientôt en français, mais quand ?

La marque est moyennement ou pas du tout connue chez les francophones, car Coolblue est uniquement en néerlandais. “Nous ne pouvons pas passer en français du jour au lendemain, il y a un énorme travail sur le site, avec nos 87.191 articles. Il a aussi une part d’humour très présente que nous ne voulons pas perdre dans la traduction. On va essayer, mais pas cette année. Nous avons déjà des clients francophones” continue Pieter Zwart. Coolblue livre partout en Belgique.

Un nouvel actionnaire, HAL

Les magasins jouent un rôle important pour rassurer les clients potentiels, qui savent où ils peuvent aller s’ils ont un souci avec un appareil, où se faire livrer, ou juste pour donner une consistance à la marque. “Chaque fois que l’on ouvre un magasin, on constate une hausse immédiate des ventes en ligne dans les environs de la nouvelle implantation” dit Pieter Zwart. Les magasins n’ont rien à voir avec un point de vente comme Vanden Borre ou Media Markt. Il y a peu d’articles stockés et exposés, surtout des comptoirs, un mur de télévisions, quelques accessoires, des conseillers. Ce sont de grands espaces aérés.

Coolblue a été fondée en 1999 à Rotterdam par Pieter Zwart, Paul de Jong en Bart Kuijpers. 20% des parts ont été revendues cette année au fonds coté HAL Investments. “L’important pour nous est qu’il s’agit d’un actionnaire à long terme” dit Pieter Zwart. HAL Holding est notamment actionnaire de GrandVision (magasins d’optique, Pearle notamment) et Boskalis (dragage). Il est considéré comme le Berkshire Hathaway néerlandais, à cause de sa rentabilité.

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