Comment arriver à dépenser ses éco-chèques?

© Belga

Nombreux sont les consommateurs belges à ne savoir que faire des éco-chèques reçus. Comment écouler ces fameux chèques alors qu’aucun travail de rénovation n’est prévu dans l’immédiat, pas plus que l’achat d’un frigidaire à faible consommation énergétique ?

Depuis qu’ils ont été lancés sur le marché en 2009, les éco-chèques ont fait couler beaucoup d’encre ! Bien sûr, ils sont fournis avec leur lot d’explications et de recommandations mais force est de constater que le public a plutôt tendance à les “épargner” qu’à les dépenser… Et ce, souvent par manque de besoins “éco” labellisés lorsqu’ils sont réceptionnés.

Impossible de payer sur internet avec ces chèques, même si l’achat est “écologique” et repris dans les listes de la convention collective de travail n°98 (20 février 2009) concernant les éco-chèques, certains commerçants ne les acceptent pas car des frais administratifs sont retenus lorsqu’ils en demandent le remboursement aux deux sociétés émettrices (Edenred et Sodexo).

Bref si certains utilisateurs ne jurent que par ce type de paiement, de nombreux autres cherchent toujours à les dépenser…
Que manquait-il donc à l’horizon de l’Internet belge ? Un site qui permette l’échange et la revente de tels chèques. Ce que Denis Huvelle a voulu combler en créant chequechange.be.

“Je croise souvent des personnes qui cherchent à échanger leurs éco-chèques sur des forums belges et je voulais créer un site dédié à ces échanges… Je reçois des chèques repas et des éco-chèques et, bien que ce soit un avantage que j’apprécie, je suis parfois embêté: lors de l’achat d’une nouvelle télévision, je ne pouvais pas utiliser mes éco-chèques sur Internet, mes chèques repas sont acceptés quasiment partout mais il m’est déjà arrivé que des établissements ne les acceptent pas et ne prennent que de l’argent en liquide…”

L’objectif de chequechange.be est donc de mettre en relation les possesseurs d’éco-chèques, qui veulent les échanger (contre de l’argent liquide par exemple) et ceux qui en ont besoin pour une dépense écologique et qui seraient heureux d’en acheter à bon prix. Car si le cours de l’éco-chèque n’est pas encore déterminé, il y a fort à parier qu’il s’échangera pour une valeur sous sa valeur nominale.

Ce site répond-il a un réel besoin, à une demande du public ? Si sur papier on a tendance à répondre oui, dans la pratique il est encore un peu tôt pour le dire… “Le site a été mis en ligne à la mi-avril, explique Denis Huvelle, et n’a pas encore vraiment partagé sur Internet en dehors de quelques contacts potentiellement intéressés, trouvés sur des forums belges.”

Le manque (actuel ?) de popularité et son récent lancement font qu’il n’y a à l’heure actuelle qu’une personne d’inscrite sur le site. “Mais cette personne a déjà placé une annonce d’achat d’éco-chèques et j’espère que celle-ci aura des réponses”, souligne Denis Huvelle. “J’ai déjà enregistré plusieurs dizaines de visites venant des différents coins de la Belgique mais il n’y a pas encore eu d’autres inscriptions.”

Ce dernier précise aussi qu’il n’a pas d’attente précise quant au nombre d’inscrits souhaités ou en terme de trafic sur le site : “mon premier objectif est d’aider les personnes qui ne profitent pas pleinement d’un avantage de leur package salariale et qui pourront trouver une personne avec qui faire un échange.”

Et afin qu’il n’y ai aucune discrimination linguistique, chequechange.be se décline dans les trois langues nationales.

Fanny Charpentier, Communication & CSR Managerchez Edenred, veut néanmoins nuancer ce genre d’initiative qui, si elle part d’un bon sentiment, celui de rendre service, dénature cependant l’idée même du l’éco-chèque. “Il ne faut pas oublier que les éco-chèques sont défiscalisés, et donc représentent un effort financier de la part de l’employeur et de l’Etat. L’idée n’est donc pas qu’on puisse les revendre mais que ce chèque soit utilisé dans sa totalité, un peu comme un porte-monnaie, à l’achat de produits écologiques”.

Et de souligner que la gamme des produits proposés s’était fortement étoffée par rapport au lancement de ce type de chèques. “Il y a vraiment moyen de soulager le prix d’un caddy de “grosses courses” en choisissant d’acheter avec des éco-chèques ses produits ménagers et ses produits cosmétiques, précise-t-elle. Il faut les choisir avec l’éco-label (“la fleur”).”
Une offre donc de plus en plus large et diversifiée selon elle : “De plus, il y a moyen d’acheter des produits alimentaires bio. Les jeux pour enfants sont aussi une chouette idée, ainsi que les tickets de train. Il y a des choses plus originales encore : nuits dans les hôtels éco-labélisés, linge de maison en coton certifié…”

Fanny Charpentier encourage aussi les détenteurs de ce type de chèques à télécharger Ticket Finder qui leur permettra de découvrir grandes enseignes mais également des commerces de proximité qui les acceptent.
Une autre astuce est d’être attentif aux labels que portent les produits. Vous trouverez également une liste d’idées de tout ce que vous pouvez acheter avec les éco-chèques.

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