Celyad lève 100 millions de dollars sur la Bourse américaine

Christian Homsy, CEO de Celyad. © Celyad.com

Après s’être introduite, en juillet 2013, sur les Bourses de Paris et Bruxelles, Celyad (ex-Cardio3 Biosciences) a levé la nuit dernière 100 millions de dollars par le biais d’une double opération : une introduction sur le Nasdaq et un placement privé européen.

“Tout s’est bien terminé”, affirmait tard hier soir, et avec un brin de soulagement, Christian Homsy, le CEO de Celyad. Une semaine plus tôt, lui et Patrick Jeanmart, son CFO, semblaient pourtant sereins. “Les réunions préparatoires que nous avons menées avec nos banques et les investisseurs potentiels ont été très positives, expliquait le CFO. Cette période que l’on appelle testing the water a confirmé l’appétit des institutionnels pour Celyad et nous permet de penser qu’au jour de la première cotation, il y aura plus de demande que d’offre. Cela nous met dans une position relativement confortable.” Une intuition confirmée hier soir par Christian Homsy, déclarant non sans une certaine satisfaction : “Nous avons été sursouscrits de façon importante.”

L’entrée au capital d’investisseurs américains était-elle indispensable ? “Les Etats-Unis sont le premier marché pour les thérapies que l’on développe, pointe Christian Homsy. Il est donc logique de vouloir y être le plus visible possible, tant auprès de la communauté médicale que de la communauté financière. De plus, il y a outre-Atlantique un vivier très important de fonds actifs dans les sciences de la vie, qui peuvent nous apporter de la crédibilité. Et enfin, notre capacité à lever des capitaux est beaucoup plus importante là-bas qu’ici : ces fonds gèrent la plupart du temps des milliards de dollars ! Nos efforts pour trouver de l’argent frais sont donc proportionnellement plus rentables sur le marché américain.” Pour autant, Celyad ne risque pas de perdre son ancrage belge : “La société est belge, wallonne, et elle le restera, affirme Christian Homsy. Celyad occupe à Mont-Saint-Guibert une petite centaine de personnes, dispose de son laboratoire et de son centre de production : il n’y a aucune raison que ce savoir-faire soit délocalisé.”

Quant à savoir à quoi seront alloués ces fonds supplémentaires, Christian Homsy préfère calmer le jeu : “Nous avons doublé notre taille en un an et demi et multiplié notre capitalisation boursière par cinq. L’heure est à la consolidation ! Outre le C-Cure, notre thérapie cellulaire pour insuffisance cardiaque, pour lequel nous sommes déjà en phase III d’essais cliniques, nous allons capitaliser sur notre second traitement de type CAR-T (pour cellules T porteuses d’un récepteur chimérique), efficace pour un certain nombre de cancers, dans l’espoir de pouvoir lancer plusieurs phases II l’an prochain.” Craint-il l’explosion d’une “bulle biotech” pointée du doigt par certains analystes ? “Il est clair que la Bourse bénéficie fortement du contexte de taux bas actuels et que certains investisseurs minimisent la complexité des thérapies cellulaires comme le CAR-T. Mais je ne crois pas que l’on puisse parler de bulle, car des études montrent que les marchés sont confiants pour l’évolution du secteur à 12 mois.”

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