Caterpillar: la Région wallonne obtient le site et les principales installations
Le gouvernement wallon, qui avait menacé Caterpillar d’expropriation après que le groupe eut annoncé son intention de fermer son site de Gosselies, a obtenu de l’entreprise la cession pour l’euro symbolique de ce site stratégique de près de 100 hectares et des ses principales installations, a annoncé lundi le ministre-président Paul Magnette.
La valeur de cette transaction, dans les livres de Caterpillar, s’élève à 143 millions d’euros. Le conseil des ministres a approuvé ce lundi les termes de l’accord, au cours d’une réunion spéciale. La signature de l’acte de vente authentique entre les parties est programmée pour juin 2018.
Fin de la phase 2 de la procédure Renault
Du côté de l’emploi, les syndicats et la direction de Caterpillar Belgium ont clôturé lundi matin la phase 2 de la procédure Renault.
Dans le même temps, la direction a notifié la décision de fermeture du site au SPF Emploi Travail et Concertation sociale, autre étape de la procédure liée aux fermetures d’entreprises.
Dédiée à la négociation du plan social, la phase 2 de la procédure de licenciement collectif n’a formellement duré que quelques heures chez Caterpillar Belgium étant donné que les discussions relatives au plan social ont été menées en parallèle de la phase 1, dans des réunions de “débroussaillage”.
Vendredi dernier, syndicats et direction avaient bouclé la phase 1, d’information et de consultation de la procédure Renault. Ils avaient également signé les conventions collectives de travail relatives au régime de chômage avec complément d’entreprise (RCCE) et au plan social.
Lundi matin, les délégués syndicaux ont également mené une assemblée du personnel pour informer les ouvriers des dernières étapes de la procédure. Deux autres assemblées du personnel sont programmées lundi après-midi et mardi matin.
“Une excellente opération”
L’accord intervenu entre le gouvernement wallon et le groupe Caterpillar au sujet de la cession, pour un euro symbolique, du site carolorégien du groupe est un “aboutissement important dans le combat mené par les travailleurs et leurs représentants”, a indiqué lundi dans un communiqué Antonio Cocciolo, président de la FGTB Métal Hainaut-Namur. “C’est une excellente opération”, a pour sa part indiqué Jean-Marie Hoslet, le secrétaire provincial de la CSC-Metea.
Du côté de la FGTB comme de celui de la CSC, les représentants syndicaux ont rappelé que la récupération du site a d’emblée été pointée comme une priorité syndicale dès l’annonce de l’intention de fermeture, le 2 septembre 2016. “Par la voie négociée ou par la contrainte”, a précisé pour sa part Antonio Cocciolo. “L’accord permet d’envisager favorablement la reprise d’une activité industrielle à Gosselies”, estime la FGTB Metal.
Dans la perspective du retour d’activités sur le site, Jean-Marie Hoslet a toutefois invité la Région wallonne, futur propriétaire du site, à ne pas renouveler les erreurs du passé. “C’est-à-dire à ne pas le revendre à de nouveaux investisseurs mais procéder davantage par baux emphytéotiques”, a-t-il précisé. Le responsable syndical verrait d’ailleurs bien à terme que la propriété du site passe de la Région wallonne à l’intercommunale de développement économique Igretec, qui gère les parcs d’activités économiques dans la région de Charleroi.
Sur les raisons qui ont poussé le groupe à céder à titre gratuit le site et certains actifs, Jean-Marie Hoslet a semblé écarter l’hypothèse de coûts de dépollution imputables au propriétaire. “Il y a bien une certaine pollution comme sur n’importe quel site industriel mais rien de comparable avec la pollution d’un site sidérurgique.”
“Cet accord doit être un point de départ dans la construction d’une législation qui oblige les entreprises mettant des travailleurs et des régions entières en difficulté à participer financièrement à la relance des sites qu’elles délaissent”, a encore estimé Antonio Cocciolo.