“C’est la fin des sites de Renault en France”

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Entre révolte et résignation, les salariés de Renault peinent à digérer l’annonce du constructeur de supprimer 7500 postes en France d’ici à 2016.

Des salariés de l’usine de Flins (Yvelines) ne cachaient pas leur inquiétude après l’annonce mardi par Renault de la suppression de 7.500 postes dans l’Hexagone, où certains redoutent la disparition des sites de la marque au losange.”On crée des emplois à l’étranger et on en détruit en France”, déplore Muriel, 46 ans, salariée chez Renault depuis douze ans, qui n’a pas souhaité donner son patronyme.

“C’est la fin des sites Renault en France”

Embauché depuis 1982, Arthur, 49 ans, dénonce également les emplois qui “s’en vont ailleurs”, notamment au Maghreb. “C’est bien pour l’Algérie et le Maroc mais ici, c’est 10.000 emplois en mois !”, lance-t-il. Selon lui, “en Turquie, ils travaillent en trois-huit, y compris le samedi et le dimanche”. “C’est la fin des sites de Renault en France”, prédit-il, ayant connu le site de Flins avec “24.000” salariés, contre “3.500” actuellement.

Confronté à un marché européen en berne, Renault a dit vouloir supprimer 7.500 postes en France d’ici à 2016, soit plus de 15% de ses effectifs, mais sans fermeture de site ni plan de départs volontaires.

“C’est révoltant car Renault est un groupe qui a fait des profits pendant 15 ans”

Cette annonce a “zappé le moral” de Raja, 26 ans, actuellement en contrat d’apprentissage. “J’envisage un CDI chez Renault et avec les départs en retraite non remplacés, je me sens un peu désespérée”, déclare la jeune femme.

“C’est révoltant car Renault est un groupe qui a fait des profits pendant 15 ans -hormis en 2009-“, s’indigne Ali Kaya, délégué CGT du site de Flins. “Ils ont les coffres pleins et ils annoncent l’équivalent de la fermeture de deux Aulnay”, en référence à l’usine de PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) vouée à la fermeture.

“La crise, ils veulent la traverser avec le même taux de profit”, s’offusque M. Kaya, ajoutant que “ce qui est annoncé, c’est ni plus, ni moins que des fermetures d’usine”.

Mohamed, 33 ans, est entré chez Renault il y a dix ans, suivant ainsi les pas de son père, qui a également travaillé pour la marque au losange. “Renault c’était l’avenir, c’était la sécurité de l’emploi et aujourd’hui on ne sait pas où on va”, regrette le jeune homme, “pas très rassuré”.

L’Expansion.com

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