Brink’s : BNP Paribas Fortis s’oppose à Baron-Loomis

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Le revirement de dernière minute dans la reprise du transporteur de fonds Brink’s par le duo Loomis-Baron n’aura finalement pas lieu.

Pourtant, en toute discrétion, le conseil d’administration du groupe Loomis a organisé une réunion de la dernière chance aujourd’hui avec ING et BNP Paribas Fortis. On le sait, mercredi dernier, le conseil d’administration de Loomis avait rejeté la reprise du convoyeur. Depuis, bien que muré dans un silence d’une insondable densité, le groupe Loomis estimait en coulisse que son investissement (six millions d’euros en trois ans) ne serait pas assez vite rentabilisé, pointant l’incertitude autour du chiffre d’affaires et indirectement le comportement des banques belges.

En effet, ING et BNP Paribas Fortis, qui représentent actuellement 70 % du chiffre d’affaires de la Brink’s, disaient vouloir attendre de constater la qualité du service proposé par la société dans les prochains mois avant d’accepter toute hausse de prix. Plus frileuse encore, BNP Paribas Fortis avait même suggéré de réduire son exposition au repreneur en diminuant la part du contrat de 65 % du volume à 50 % ! Une suggestion et une expectative appréciée très moyennement par le groupe Loomis, courant au contraire après ces garanties en volumes et en prix.

Car pour l’association Baron-Loomis, reprendre la Brink’s et la guider vers la rentabilité passait par la nécessité de générer 28 millions d’euros par an, contre 23 millions d’euros actuellement. Une première rencontre entre les banques et Loomis n’avait pas permis au groupe suédois d’obtenir les assurances demandées en termes de prix et de chiffre d’affaires.

Mais, soufflant le chaud et le froid depuis le CA, les Suédois ont, durant toute cette journée, tenté le tout pour le tout pour obtenir les assurances des banques clientes et ainsi acter la reprise de la Brink’s juste avant que le Tribunal de Commerce de Bruxelles ne se penche sur l’aveu de faillite (elle devrait être déclarée lors d’une audience extraordinaire prévue demain à 14 h 30). Même à Stockholm, au siège de Loomis, les administrateurs étaient prêts à s’engouffrer dans un conseil pour avaliser la reprise en cas d’accord favorable.

Craignant de laisser un quasi-monopole du transport de fonds au Groupe 4S, la banque ING a fait finalement machine arrière en acceptant les exigences de Loomis. Mais, alors que les dirigeants de Loomis espéraient une attitude similaire de la part de BNP Paribas Fortis, cette dernière n’a pas suivi sa consoeur, concédant à peine un engagement sur une période d’un an.

Sans engagement ferme de la part des banques, la reprise du groupe Brinks par l’association Baron-Loomis n’aura donc pas lieu. Les convoyeurs de l’ex-Brink’s n’attendent plus, ils désespèrent.

Valéry Halloy

[UPDATE] Brink’s : la faillite est déclarée

Le tribunal de commerce de Bruxelles a déclaré, mercredi après-midi, la fin anticipée de la procédure en réorganisation judiciaire de Brink’s Belgium et donc la faillite de l’entreprise. Le tribunal de commerce avait renoncé à un premier aveu de faillite en novembre dernier, formulé par les directeurs de l’entreprise, sur base du fait que ceux-ci n’avaient alors pas la qualité pour le faire. Le tribunal avait ordonné la réorganisation judiciaire de Brink’s et nommé deux administrateurs provisoires. Sans l’aide attendue de Loomis, l’entreprise de transport de fonds ne peut désormais plus poursuivre ses activités. Deux curateurs ont dès lors été nommés par le tribunal et le dépôt des créances est attendu le 9 mars prochain.

Belga

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