Bombardier Bruges: 200 emplois perdus, selon les syndicats

L'usine Alstom-Bombardier de Bruges. © Belga

Cent soixante emplois fixes et quarante temporaires sont menacés à l’usine brugeoise de Bombardier, ont indiqué vendredi les syndicats à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire. La direction du constructeur de trains et de trams avait déjà avancé le chiffre de 160 emplois dans la matinée.

“On est en train de tout doucement écrire la mort de Bombardier Bruges”, ont réagi les organisations de défense des travailleurs. “Il est clair qu’on cherche à déplacer à terme toute la production vers d’autres sites.”

L’activité à Bruges est interrompue et ne reprendra pas lundi.

En ce qui concerne la production, toutes les activités ou presque seront supprimées, à l’exception de l’assemblage. Il s’agit notamment de la construction primaire, du département peinture et des services préparatoires et de maintenance. Le site brugeois sera aussi, en pratique, géré depuis l’unité située à Crespin, dans le nord de la France, à quelques centaines de mètres de Quiévrain.

Le plan de transformation doit être concrétisé dans les 18 prochains mois.

Quelques réactions politiques sont également tombées dans la foulée de cette annonce. Le s.pa veut que Bombardier respecte les promesses de commandes de la SNCB, à savoir la construction de 445 trains à deux étages.

Pour le parlementaire flamand Stefaan Sintobin (Vlaams Belang), il ne faut pas s’étonner que Bombardier revoit ses effectifs à la baisse à Bruges lorsque les autorités flamandes décident de plutôt commander ses propres trams en Espagne et non dans son propre pays. Il accuse les différents niveaux de gouvernement de négligence coupable.

Le sénateur Pol Van Den Driessche (N-VA) lui répond que la commande de De Lijn n’est pas liée à la décision rendue publique vendredi. “Cela est plus lié à des décisions en interne au sein de l’entreprise”.

Les syndicats, eux, ont fait une croix sur la fameuse commande de la société de transports en commun flamande. “Si quelque chose vient encore de Bombardier, ce sera en collaboration avec la société espagnole CAF”, selon les organisations. Le Conseil d’État avait suspendu la commande de 146 trams à la société espagnole CAF.

“Nous ne nous sentons pas abandonnés par les gouvernements flamand et fédéral, mais nous doutons de leurs capacités”, a réagi le délégué ACV/CSC Steven Bogaert.

“Cette transformation est essentielle”

La direction de Bombardier a en effet annoncé plus tôt ce vendredi son intention de réorganiser les activités de son site brugeois.

Cette transformation pourrait s’accompagner de la perte de 160 emplois, 90 ouvriers et 70 employés, ont annoncé les responsables dans un communiqué. Les activités du site brugeois du constructeur de trains et de trams nécessitent à ce jour quelque 500 personnes.

Bombardier souhaite convertir le site brugeois en une unité spécialisée dans l’assemblage final, les tests et la mise en service des véhicules.

Cette volonté de réorganisation peut avoir comme conséquence que certaines activités seront réduites à Bruges et que la structure organisationnelle sera revue en vue d’obtenir un ensemble moins coûteux, selon la direction. “Cette transformation est essentielle afin d’assurer le futur du site et de récupérer une position concurrentielle”, indique-t-on.

La direction dit vouloir se concerter avec les partenaires sociaux ces prochaines semaines afin de réduire au minimum l’impact de la réorganisation sur les employés et les clients.

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