Bière: la baisse “habituelle” en Belgique compensée par une forte croissance à l’export

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La consommation de bière en Belgique a baissé de 1,8% l’an dernier par rapport à 2014, à 7,95 millions d’hectolitres. Le Belge boit en moyenne 71 litres de bières par an, contre 72 litres en 2014, selon les premiers chiffres dévoilés jeudi par la fédération des Brasseurs belges. “Il s’agit d’une année assez habituelle pour la Belgique et cette tendance à la baisse est observée partout en Europe et en Amérique du Nord”, analyse Jean-Louis Van de Perre, président des Brasseurs belges.

Par catégorie de bière, la pils “reste sous pression”, selon les mots de M. Van de Perre, avec une baisse de 1,8%, très marquée dans le secteur horeca (-5%). Si les bières spéciales enregistrent toujours un certain succès, les trappistes et bières d’abbaye connaissent tout de même un fléchissement (-1,3%). Les bières de dégustation (régionale, blonde forte, pale ale, scotch et stout) progressent bien (+4,2%).

“Le Belge n’aime pas moins sa bière. Il boit différemment et de manière responsable, ce dont on peut se réjouir”, commente le patron des Brasseurs, rappelant qu’une responsabilité sociétale incombe aussi aux Brasseurs, fondateurs du concept et des campagnes Bob.

Tout comme ces dernières années, l’horeca connaît une baisse plus importante (-3%) que les commerces (-0,8%). “Nous suivons l’horeca de près puisqu’il représente 45% des lieux de consommation et le café fait partie de notre patrimoine social et culturel. C’est quelque chose que nous devons protéger”, a argumenté M. Van de Perre. La réforme intervenue fin 2015 autour des contrats d’approvisionnement de cafés doit contribuer à une situation plus transparente et équilibrée, selon lui. Les effets de ce nouveau code de conduite, entré en application en mars, sont toutefois encore difficilement perceptibles.

La consommation de bière en Belgique décline depuis une dizaine d’années, à raison d’1,5% en moyenne par an. Dans le même temps, les brasseurs se sont tournés vers l’étranger, et 2015 a été un excellent cru sur ce point avec une hausse des exportations de 8,1% en un an pour atteindre les 13 millions d’hectolitres. Plus de 62% de la production belge est exportée.

Après un léger recul (-3%) l’an dernier à la suite d’une hausse des accises sur la bière, nos breuvages houblonnés amorcent une “reprise technique” (+3,9%) en France. Autre pays à taxer plus lourdement les bières étrangères notamment, le Japon perd du terrain (-4,8%). Hors Union européenne, la Chine constitue désormais la deuxième destination des bières belges (+57,8%), loin derrière les Etats-Unis qui engloutissent 1,9 million d’hectolitres de nos bières. La progression (+5,5%) est toutefois moins marquée que les années précédentes. “Nous observons un ralentissement aux Etats-Unis”, analyse M. Van de Perre, soulignant la plus grande concurrence émanant des ‘craft brewers’. Aux Etats-Unis, un brasseur artisanal peut brasser jusqu’à 7 millions d’hectolitres.

La fédération reste prudente sur les chiffres de l’exportation pour cette année, notamment en raison de ce ralentissement outre-Atlantique. L’année 2016 n’a en outre pas commencé de la meilleure manière en Belgique avec une baisse de la consommation de 6% au premier quadrimestre (-7% en horeca et -5% dans le commerce). La menace terroriste et la hausse des accises sont avancées comme premières explications de ce recul. Les Brasseurs espèrent un été radieux et une grande performance des Diables rouges à l’Euro pour se refaire une santé sur le reste de l’année.

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