Bénéfice annuel net record pour Toshiba, mais dû à un gain exceptionnel

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Le groupe diversifié japonais Toshiba a dégagé en 2018-2019 un bénéfice net en hausse de 26% sur un an à un niveau record, mais il doit la quasi intégralité de cette performance à une rentrée exceptionnelle.

Toshiba a fait état lundi d’un résultat net de 1.013 milliards de yens (8,2 milliards d’euros), dépassant ses dernières prévisions (870 milliards de yens), une performance artificielle car dû à la cession de sa filiale de puces-mémoires Toshiba Memory qui lui a rapporté un montant proche de 1.000 milliards de yens.

Toshiba explique en outre la différence positive entre ses estimations et les résultats annoncés par le fait qu’il n’a finalement pas eu à défalquer des dépréciations qu’il prévoyait de faire sur la cession d’une activité de gaz naturel aux Etats-Unis.

L’opération a été annulée par le groupe chinois ENN qui était candidat au rachat. Cette entité à la santé incertaine, appelée Toshiba America LNG, lui reste donc pour le moment sur les bras.

Les résultats annuels purement opérationnels sont un peu meilleurs qu’attendu grâce aux systèmes industriels, mais dans des proportions très modestes et le gain opérationnel reste bien maigre (35,5 milliards de yens) pour un chiffre d’affaires qui a encore reculé (-6% à 3.693 milliards de yens) en raison de la cession de diverses divisions.

Toutes les autres activités principales (énergie, équipements pour les secteurs de la distribution et de l’impression, disques durs et autres systèmes de stockages de données, systèmes d’infrastructures) ont vu leurs bénéfices baisser.

Le groupe n’a pas livré de prévision de résultat net pour l’exercice en cours, débuté le 1er avril: il s’est contenté d’indiquer espérer quadrupler son gain d’exploitation à 140 milliards de yens, sur des ventes qui devraient encore s’affaisser de 8%.

Toshiba ne fabrique quasiment plus de produits pour le grand public même si ses PC, TV ou réfrigérateurs avaient fait sa renommée.

En se séparant de Toshiba Memory, fournisseur de premier plan de puces mémoires essentielles dans un nombre considérable d’appareils, il a cédé son activité la plus lucrative et celle qui semblait la plus porteuse d’avenir.

Les dirigeants du groupe ont cependant considéré que c’était la seule solution pour redresser des finances mises à mal par un scandale de falsifications comptables suivi de la faillite de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse. L’action Toshiba était menacée de radiation de la Bourse de Tokyo.

Le groupe plus que centenaire est en revanche contraint de conserver son activité nucléaire au Japon à cause de son implication dans le démantèlement de la centrale ravagée Fukushima Daiichi dans le nord-est de l’archipel, mais cette division n’a guère de perspectives à court terme.

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