Belgocontrol : la direction nie la “faillite virtuelle”… mais pas ses problèmes financiers

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La direction de Belgocontrol nie le principe d’une “faillite virtuelle” révélée par nos confrères du Vif/L’Express mais insiste pour que les autorités publiques trouvent une solution à ses problèmes de financement. Du côté des syndicats, on s’inquiète des conséquences de cette mauvaisse passe sur le plan social.

La direction de Belgocontrol a nié, jeudi soir, que l’entreprise soit “en faillite virtuelle”, ainsi que l’affirment nos confrères du Vif/L’Express. “Nous avons négocié un prêt de 20 millions d’euros pour garantir le flux de trésorerie et nos fonds propres s’élèvent à environ 200 millions d’euros”, indique l’entreprise dans un communiqué.

Belgocontrol ne nie donc pas son problème de financement. L’entreprise publique qui gère le trafic aérien en Belgique insiste néanmoins pour qu’on trouve une solution : “Nous réclamons depuis plusieurs mois au gouvernement fédéral l’application par la Belgique des règles européennes en matière d’harmonisation des redevances aéronautiques. (…) Le financement est un point crucial, car Belgocontrol ne peut plus supporter les pertes engendrées par la rétribution incorrecte de ses services.”

Ainsi, les redevances à Brussels Airport ont été gelées en 2003 pour encourager l’arrivée de nouvelles compagnies aériennes après la faillite de la Sabena. Sur les aéroports régionaux, la majeure partie des coûts est supportée par Belgocontrol, sans possibilité de les facturer aux Régions ou aux usagers. Et ce sont précisément ces aéroports régionaux qui ont enregistré la plus forte croissance ces dernières années.

Belgocontrol en faillite virtuelle : les syndicats exigent un plan de financement

Les syndicats de Belgocontrol, de leur côté, ont exigé jeudi des autorités un plan de financement afin de sauver cette société autonome publique : “Le personnel de Belgocontrol est inquiet de la situation financière, il redoute des conséquences sur le plan social et exige plus de clarté”, a annoncé Rudy Tourlamain pour le Syndicat libéral de la fonction publique (SLFP). Il réagissait ainsi aux informations selon lesquelles l’entreprise enregistrerait un déficit de 34 millions d’euros cette année.

Selon le syndicaliste, ces problèmes ont déjà été évoqués la semaine dernière lors d’une réunion au cabinet d’Etienne Schouppe, secrétaire d’Etat à la Mobilité : “Le chef de cabinet a proposé que l’on travaille à un plan global de financement mais sans établir d’agenda. Belgocontrol doit à l’avenir être rémunéré pour tous les services qu’il procure, que ce soit pour Brussels Airport ou pour les aéroports régionaux. Pour ces derniers, nous travaillons gratuitement, conformément à une loi de 1989. C’est aussi le cas pour les vols gouvernementaux et humanitaires.”

Les syndicats réclament enfin toute la clarté sur les résultats de l’audit commandé fin 2009 par le gouvernement sur le fonctionnement de Belgocontrol. Cet audit avait été mené après des actions syndicales dénonçant le manque de personnel et la forte charge de travail. Ceux-ci réclament des réponses avant le 19 mars. Belgocontrol compte 970 travailleurs, dont 350 contrôleurs aériens.

Trends.be, avec Belga

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