Bastogne: l’entreprise Véviba fermée par l’AFSCA, menace sur la filière bovine wallonne

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Le ministre fédéral de l’agriculture Denis Ducarme et l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire ont décidé de procéder au retrait des agréments de l’entreprise VEVIBA de Bastogne. Cette décision fait suite à une perquisition menée par un juge d’instruction, la semaine dernière, sur le site de l’entreprise, dans un abattoir, un atelier de découpe et un surgélateur industriel, a annoncé mercredi, le cabinet du ministre Ducarme.

La mesure a un effet immédiat. Des infractions constatées sont relatives à des falsifications des renseignements sur la date de congélation de la viande et à une non-conformité de plus de 50% des produits contrôlés, a précisé le cabinet du ministre, parlant de produits “potentiellement dangereux” pour la sécurité alimentaire.

Le juge d’instruction a transmis mardi, le 6 mars, à l’AFSCA, le relevé des constatations effectuées dans le cadre de son enquête.

Toujours selon le cabinet du ministre Ducarme, il a également autorisé l’AFSCA à prendre les dispositions et les mesures administratives adéquates à l’égard de l’opérateur, et, le cas échéant, les mesures complémentaires qui s’avèrent nécessaires à la protection de la santé publique, compte tenu des éléments du dossier et en vertu du principe de précaution.

Sur base des constats de l’enquête, l’AFSCA a constaté que certains produits de l’entreprise VEVIBA n’étaient pas conformes aux normes sanitaires en vigueur.

En vertu du principe de précaution, le ministre Denis Ducarme a également demandé à l’Agence d’intensifier et de concentrer ses contrôles sur l’ensemble des entreprises liées au groupe Verbist, propriétaire de VEVIBA.

Un contact a aussi été pris par le cabinet du ministre avec la grande distribution en vue d’envisager d’éventuelles mesures.

Réunion d’urgence des différentes autorités compétentes

Le ministre wallon de l’Agriculture René Collin souhaite, à la suite de l’annonce mercredi du retrait des agréments de l’entreprise Veviba de Bastogne, qu’une réunion urgente s’organise, avec notamment le ministre fédéral de l’Agriculture, l’Afsca (Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire), le ministre wallon de l’Economie et la SOGEPA (Société wallonne de gestion et de participation). Il s’agira d’envisager, sans délais, les mesures de sauvegarde de l’outil et de favoriser la reprise rapide de toutes les activités, tout en garantissant le respect des normes sanitaires, a annoncé par communiqué, mercredi soir, le cabinet du ministre Collin.

Le retrait des agréments des ateliers de découpe et d’étiquetage du centre de valorisation de la viande Veviba a été décidé par l’Afsca et le ministre fédéral de l’Agriculture Denis Ducarme, suite à des informations reçues après une perquisition menée la semaine dernière par un juge d’instruction. Sur base des constats de l’enquête, l’Afsca a observé que certains produits de l’entreprise bastognarde n’étaient pas conformes aux normes sanitaires en vigueur. Les infractions constatées sont relatives à des falsifications des renseignements sur la date de congélation de la viande et à une non-conformité des produits, précisait, mercredi, le cabinet du ministre Ducarme.

De son côté, le ministre régional René Collin dit exprimer “sa vive préoccupation à la fois vis-à-vis de cet outil essentiel pour l’économie régionale, avec plus de 300 emplois salariés en jeu, et vis-à-vis de la filière bovine wallonne dont on connait déjà les graves difficultés.” “Il en va du maintien des emplois de l’entreprise, mais tout autant des éleveurs bovins qui doivent pouvoir compter sur des outils de valorisation performants et permanents”, ajoute le communiqué. Le dossier sera évoqué ce jeudi au gouvernement wallon.

Delhaize et Colruyt suspendent leur collaboration avec VEVIBA

Delhaize a décidé de suspendre sa collaboration avec VEVIBA et avec le groupe Verbist, propriétaire de l’entreprise de Bastogne dont les agréments ont été retirés mercredi. Tous les produits de viande du groupe Verbist vont par ailleurs être retirés des rayons des supermarchés, a indiqué Roel Dekelver, porte-parole de Delhaize.

Après l’annonce du groupe Delhaize de suspendre sa collaboration avec VEVIBA, Colruyt a également assuré jeudi que les produits provenant de la salle de découpe de l’entreprise de Bastogne seront retirés de la vente.

Colruyt affirme prendre les “mesures nécessaires” afin de pouvoir garantir à ses clients “une viande saine, sûre et pouvant faire preuve d’une traçabilité sans faille”. Selon l’enseigne, 90% de la viande vendue dans ses rayons est livrée en carcasse, découpée et traitée par des bouchers chevronnés au sein du groupe. “Cette viande n’est donc pas concernée et nous pouvons en garantir la traçabilité”, indique Colruyt.

De son côté, Carrefour a fait savoir que l’entreprise de Bastogne ne faisait pas partie de ses fournisseurs. Mais le groupe collabore avec l’abattoir Adriaens de Zottegem, repris il y a quelques années par VEVIBA. “Des contrôles inopinés ont eu lieu plusieurs fois par semaine dans cet abattoir. Il n’y a jamais eu d’indication concernant le moindre problème”, affirme le porte-parole de Carrefour, Baptiste van Outryve.

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“La sécurité alimentaire a toujours été la priorité”

“La sécurité alimentaire a toujours été la priorité” de Veviba, a assuré l’entreprise jeudi dans un communiqué après avoir perdu son agrément en raison de fraudes constatées dans son abattoir de Bastogne.

“Depuis 1998, notre entreprise a collaboré sans faille avec les autorités de contrôle car la sécurité alimentaire a toujours été sa priorité. La présence quotidienne dans ses installations d’inspecteurs de l’AFSCA en est la démonstration. L’enquête établira la juste proportion des faits à démontrer et Veviba prendra toutes les mesures nécessaires en collaboration avec les autorités”, a fait savoir le groupe.

L’entreprise a également salué “l’envoi par le gouvernement wallon d’un manager de la Sogepa (Société wallonne de gestion et de participation, NDLR) afin que l’entreprise puisse espérer retrouver à brève échéance ses agréments et continuer ses activités importantes pour l’ensemble du secteur agricole et de la Région”.

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