Amazon: les syndicats de 15 pays réunis pour la première fois à Berlin

Après cinq ans de luttes séparées, des représentants syndicaux d’Amazon venus de 15 pays se sont réunis lundi à Berlin pour coordonner leurs stratégie et actions face au géant américain, critiqué depuis des années pour ses pratiques sociales.

Plus d’une cinquantaine de délégués, venus d’Égypte, du Brésil, de France, d’Italie ou encore du Pakistan organisent jusqu’à mardi un sommet à huis clos pour dresser un état des lieux de leurs conditions de travail dans les centres de logistique d’Amazon, soit les coulisses de l’empire du commerce en ligne.

“Nous réalisons que nous ne sommes pas seuls, nous avons les mêmes difficultés partout dans le monde”, estime Christy Hoffmann, secrétaire générale du syndicat international UNI Global Union.

“Ce partage d’informations sur les différentes normes, les cadences imposées dans les autres pays va nous permettre de mieux négocier en Pologne”, détaille auprès de l’AFP, Alfred Bujara, membre du syndicat Solidarnosc, en guerre contre les “cadences mesurées en seconde”.

Outre les cadences jugées trop rapides, la surveillance des employés à travers des méthodes contestées de “tracking” ou la suppression des pauses, les employés d’Amazon Logistics déplorent leurs salaires trop faibles et réclament un dialogue social plus apaisé.

Depuis 2013, les syndicats européens d’Amazon, qui ont peiné à se faire reconnaître par la direction du groupe de commerce et logistique, se mobilisent lors de journées cruciales pour le groupe (PrimaDay, Black Friday) pour ralentir les expéditions de colis et attirer l’attention du public sur leurs conditions de travail.

En 2018, la colère s’est renforcée: une cinquantaine de grèves ont été organisées par différents syndicats en Europe et, rareté dans l’histoire syndicale récente, certains des débrayages ont été organisés de manière simultanée dans plusieurs pays.

“Quand il y a un mouvement coordonné entre nous, une grève simultanée en France, en Italie et en Espagne, Amazon réagit. Quand il y a confrontation, Amazon accepte d’entamer des négociations”, souligne Stefanie Nutzenberger, représentante syndicale au sein du syndicat allemand Verdi. “Nous nous préparerons à d’autres conflits et ils dépasseront nos frontières”, promet la représentante allemande.

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