Amazon envisage d’ouvrir 2.000 magasins

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L’alimentation est le prochain grand marché lorgné par Amazon, qui développe un plan pour ouvrir des points de vente qui serviront aussi de drive-in. De quoi encore peser sur les investissements déjà énormes du groupe.

Amazon va-t-il de plus en plus investir les magasins ? Après les librairies, ouvertes depuis une bonne année aux Etats-Unis, le géant du commerce électronique discute en interne d’un plan de 2.000 magasins d’alimentation. Le site Business Insider a fait état d’un document interne détaillant cette stratégie à long terme, qui vise d’abord les Etats-Unis.

Business Insider n’est pas tout à fait objectif, car Jeff Bezos, CEO d’Amazon, est l’un de ses actionnaires. Il a peut-être profité d’une fuite intéressée de la part d’une entreprise toujours discrète sur ses projets, une manière de tester le marché. Un projet de 2.000 magasins représente un fameux budget, et Amazon a déjà encaissé une petite baisse du cours à l’annonce de ses derniers résultats trimestriels, le 27 octobre, avec un bénéfice raboté par d’immenses investissements dans des plateformes logistiques.

L’ouverture d’un grand nombre de magasins, qui pourraient aussi servir de points de collecte, est liée aux ambitions d’Amazon dans l’alimentation. Ce marché immense est mal couvert par le roi du commerce électronique qui y est pourtant actif depuis près de 10 ans avec le service Amazon Fresh dans quelques villes américaines et à Londres. Mais avec un succès modéré, qui semble avoir ralenti son arrivée en Europe. “Selon les études des principaux analystes du secteur, plus de 70 % des consommateurs préfèrent acheter leur alimentation dans des magasins brick and mortar (en dur, Ndlr), avait écrit Brittain Ladd, alors consultant chez Deloitte, dans un document publié sur LinkedIn. Il travaille aujourd’hui au développement international d’Amazon Fresh. “Cette tendance devrait continuer au-delà de 2025. Si Amazon Fresh veut atteindre le plus de clients possible, Amazon Fresh devrait poursuivre une stratégie de développement de magasins”, écrivait-il. Il a manifestement été entendu.

Une vingtaine de magasins test

Le plan évoqué par Business Insider parle d’une première phase test, avec 20 magasins qu’Amazon pourrait lancer à partir de l’an prochain afin d’étudier la meilleure formule. Certains seraient plus grands que d’autres, d’autres seraient mis en avant comme points de collecte, avec un drive-in équipé d’une reconnaissance automatique de la plaque d’immatriculation. Le développement en Europe n’est pas encore évoqué, mais il est possible si le succès est au rendez-vous aux Etats-Unis.

Pour un vendeur en ligne, la combinaison de magasins virtuels et physiques a démontré son intérêt, notamment en Belgique avec Coolblue. Cette société néerlandaise qui vend de l’électro sur Internet a fini par ouvrir cinq magasins aux Pays-Bas et trois en Belgique (tous en Flandre, dont le dernier à Zaventem). Elle réalisait 555 millions de chiffres d’affaires en 2015 (+54 %). “Chaque fois que l’on ouvre un magasin, on constate une hausse immédiate des ventes en ligne autour de la nouvelle implantation”, note Pieter Zwart, CEO de Coolblue. Un bon exemple pour Amazon.

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