Airbnb valorisée mais menacée

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Le site de location de logements pour particuliers Airbnb vient de confirmer une levée de fonds qui la valorise à 10 milliards de dollars. La start-up vaudrait donc déjà plus que la chaîne d’hôtels Hyatt ! Mais son business fait l’objet de nombreuses levées de boucliers.

Le site de location de logements entre particuliers Airbnb vient tout juste de confirmer sa place parmi les start-up du Web incontournables, aux côtés de Dropbox (partage de fichiers), Xiamoi (fabricant chinois de smartphones) ou WhatsApp (système de messagerie appartenant à Facebook). En effet, Airbnb vient de finaliser un nouveau tour de table auprès d’investisseurs américains et a levé 450 millions de dollars. Des fonds comme Sequoia Capital ou TPG Growth misent sur le modèle de cette start-up née en 2008 et qui bouleverse l’univers de l’hôtellerie. Le concept est simple : permettre aux particuliers de mettre leur logement en location pour des touristes quand il est inoccupé. Tout en prenant, bien sûr, une commission au passage. Le modèle a le vent en poupe : le site annonce 600.000 logements dans 192 pays et avance le nombre de 11 millions de clients. Et certains estiment son chiffre d’affaires 2013 à presque 1 milliard de dollars (Airbnb ne publie aucun chiffre). Du coup, les investisseurs se ruent sur la “pépite” : il y a un an, les experts ne valorisaient Airbnb “qu’à” 2,5 milliards de dollars.

Location illégale et prostitution ?

Mais la firme suscite aussi beaucoup d’interrogations. Au-delà la lancinante question de la bulle dont Airbnb pourrait faire l’objet (une valorisation de 10 milliards et même pas 1.000 employés !), son business model suscite de nombreuses levées de bouclier. Les mécontentements viennent évidemment des hôteliers et des organisations professionnelles qui voient dans Airbnb une concurrence déloyale. Leurs arguments ? Les particuliers qui développent la location grâce à Airbnb ne sont pas soumis aux mêmes contraintes que les hôtels en matière de règlementation, de fiscalité, de normes d’hygiène, etc. Chez nous, par exemple, la Région flamande a décidé d’envoyer une lettre aux utilisateurs d’Airbnb pour leur rappeler leurs obligations (s’inscrire auprès de la Région et respecter certaines normes) sous peine de 250 euros d’amende (lire la page “Vu de Flandre”).

Par ailleurs, la levée de fonds menée par Airbnb devrait l’aider à payer ses frais de justice, observent certains observateurs. Le risque juridique serait en effet la plus grosse épine dans le pied d’Airbnb. En ce moment, par exemple, le site doit faire face à la justice new-yorkaise. Une loi y interdit en effet aux particuliers la location de logements pour une durée de moins de 30 jours. Le site a donc supprimé 2.000 annonces (pouvant être assimilées à de la location illégale) dans cette ville. Et doit aussi faire face à une nouvelle critique ; des prostituées utiliseraient des chambres louées sur Airbnb pour recevoir leurs clients. Ce serait à la fois plus rentable et plus discret que les chambres d’hôtel…

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