Afficher de la pub sur sa façade ou sa voiture, combien ça rapporte ?

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Pour entretenir sa voiture ou sa maison, la facture peut vite grimper à plusieurs milliers d’euros par an. Pour diminuer ses frais, il suffirait d’en louer une partie… à des régies publicitaires. Explications.

D’après le comparateur en ligne français Quelle Automobile, entre l’essence, les réparations et l’assurance, une voiture coûterait en moyenne 3300 euros par an. Une somme que certains sites comptent bien vous aider à réduire. Parmi eux, il y a CarLogo, Pub’n’Drive ou encore la belge PubOnMyCar. Ces entreprises vous promettent de gagner entre 50 et 500 euros par mois, soit de 600 à 6000 euros par an. Pour toucher ce petit pactole, une seule condition, accepter de voir figurer sur son carrosse de la publicité.

Les petites citadines, le Graal des publicitaires

Mais attention, tout le monde n’a pas le droit de profiter de ce concept alléchant. D’abord, les marques préfèrent généralement de petites voitures citadines et récentes. Ensuite, elles exigent parfois que le conducteur respecte quelques règles qui peuvent vite s’avérer contraignantes, comme se garer en extérieur le plus souvent possible, rouler un certain nombre de kilomètres par mois, 700 en moyenne, ou autres. Si vous respectez ces critères, rien n’est encore gagné. En effet, bien souvent, le choix parmi les nombreux prétendants se fait par tirage au sort.

Ce concept de la voiture publicitaire fut largement démocratisé par le lancement de la mythique Smart à la fin des années 1990. Petite, facile à garer dans les rues et particulièrement plébiscitée par les citadins, il faut dire que les atouts pour en faire un panneau ambulant ne manquaient pas. Depuis, des améliorations ont été apportées notamment du côté des films publicitaires, qui n’abîmeraient plus la carrosserie, mais il reste cependant quelques bémols. Sur le choix de la publicité, par exemple. L’agence que vous avez sollicitée peut vous imposer n’importe laquelle, à moins de n’avoir expressément notifié dans le contrat que vous refuseriez tel ou tel affichage. Ensuite, il faut savoir que la somme que vous gagnerez grâce à votre voiture est imposable, au même titre que n’importe quel complément de revenu. Méfiez-vous donc des mauvaises surprises…

Il existe toutefois une alternative moins risquée, celle de la location au mois d’une voiture publicitaire. En Belgique, le site Je Roule Malin propose ainsi des véhicules, allant de 180 à 280 euros par mois. Des prix qu’il estime 60% moins chers que ceux de la concurrence. En effet, sur Rental Cars, nous avons eu bien des difficultés à trouver un quatre-roues à moins de 900 euros les trente jours, et ce à différentes périodes de l’année. Budget propose lui des tarifs à un peu moins de 600 euros.

Un panneau publicitaire à la maison

Autre manière de gagner un peu d’argent, louer la façade de sa maison, ou une petite parcelle de son jardin pour y voir s’implanter un panneau publicitaire, allant de 4 mètres carrés à 36 mètres carrés.

En matière de prix, il n’y a pas vraiment de règle. D’après Colin Veerle, directrice du marketing chez JC Decaux, ils varieraient selon différents critères, parmi lesquels l’emplacement de la maison, l’entretien général du lieu, ou encore l’éclairage. “Souvent, les gens viennent avec une idée du montant qu’ils veulent, mais il arrive que l’on doive refuser, parce que pour nous, ce ne serait pas rentable” nous explique-t-elle. Aujourd’hui, l’entreprise, qui bénéficierait déjà “d’un parc de bons emplacements depuis des années” privilégie la qualité plutôt que la quantité. Mais si vous pensez détenir la perle rare, avec une plus-value réelle, rien n’est perdu d’avance. Et ce, d’autant plus si les façades publicitaires se font rares dans votre quartier. “Chaque emplacement, explique Colin Veerle, c’est un mini business-plan“.

Du côté de la petite entreprise Belgian Posters, on ne nous a pas plus renseignés sur les prix, qui oscilleraient entre 200 et 1000 euros par an environ d’après SudInfo. Là encore, l’entreprise semble exigeante en matière de qualité. “Nous refusons chaque semaine de nombreux emplacements proposés” nous explique ainsi l’un de ses membres, Charles Dejean. Parmi les raisons avancées, il évoque le manque de “visibilité, de perspectives commerciales ou de conformité urbanistique“. D’après lui, les affichages publicitaires sur les façades n’auraient plus vraiment le vent en poupe, du fait de la diminution des revenus publicitaires d’une part, et des démarches administratives d’autre part. Seraient aussi en cause les “taxes trop élevées“. Variant sensiblement d’une commune à une autre, elles représenteraient entre 10 et 150 euros par an et par mètre carré d’affichage. Des frais supplémentaires à la charge des régies publicitaires… Pour pallier leur hausse, les entreprises seraient obligées de réduire “considérablement les loyers offerts“. Ainsi, des loyers un peu trop alléchants pourraient être de mauvais augure… Attention à bien vous renseigner sur le règlement des taxes, qui peut, si l’entreprise y fait défaut, être à la charge du propriétaire de la maison ou du terrain.

Perrine Signoret

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